Bientôt un mois que les chauffeurs des bus et les autres agents du Centre national des œuvres universitaires (CNOU) sont en grève. Les mouvements de protestation et l’appel à la grève lancés par les étudiants n’ont pas suffi pour rétablir la situation. 

Le personnel et l’administration du CNOU se regardent en chien de faïence. Les chauffeurs des bus pour le transport des étudiants réclament le paiement de quatre mois d’arriérés de salaire. Pour cette cause, ils observent une grève sèche qui durera bientôt un mois. Mais la situation n’est pas décantée jusque-là. L’administration du CNOU se dit dépassée. Les chauffeurs ne comptent non plus céder. « Le directeur nous dit qu’il est dépassé. Tout est bloqué au niveau du trésor », souligne une source proche du représentant des chauffeurs. La grève va suivre son cours.

Entre temps, les bus, visiblement déjà vétustes, garés au parc automobile du CNOU, auront besoin de maintenance du fait qu’ils n’ont pas circulé pendant longtemps. La preuve, les pneus sont dégonflés, les batteries ne fonctionnent plus. « Avant  les chauffeurs venaient démarrer les bus chaque matin pour le chauffage mais maintenant personne ne vient », explique le vigile du parc.

Du côté des étudiants, la situation reste inexplicable. Pour eux, l’Etat n’a pas respecté son engagement de renforcer les œuvres universitaires en supprimant les bourses d’étude. « Maintenant nous acheminons non seulement vers la suppression des bus mais  la suppression même de toutes les œuvres universitaires », ironise un étudiant de l’Ecole normale supérieure de N’Djamena.

Depuis la grève des chauffeurs des bus, les étudiants font l’auto-stop pour se rendre dans les facultés. Mais avec cette pratique, la vie des étudiants est en danger. Car, des personnes mal intentionnées peuvent profiter de l’occasion pour agresser, enlever voire violer les étudiants, surtout les filles.