BEIJING, 22 janvier (Xinhua) — Malgré la fin de la crise des otages en Algérie, qui fait l’objet d’un battage médiatique mondial depuis le 17 janvier et dont le bilan officiel s’élève dorénavant à 37 otages tués, cinq étrangers disparus et plus de 800 otages libérés, la situation actuelle de la lutte antiterroriste en Afrique est préoccupante. Au Mali, l’état d’urgence décrété le 11 janvier vient d’être prolongé de 3 mois (à partir du 21 janvier) et les opérations militaires pour la libération des régions occupées du nord se poursuivent.

Ces dernières années, les branches locales d’Al-Qaïda et autres groupes armés africains liés au réseau terroriste sont de plus en plus actifs. Ces organisations terroristes se terrent dans le désert, recrutent des jeunes dans les régions pauvres, et amassent des fonds par le biais du trafic de drogue et d’armes et les prises d’otages. Elles plongent leurs racines dans certains pays africains dont le faible niveau de développement constitue un terreau fertile pour leurs activités, avec des conflits tribaux, la mauvaise gestion des frontières et des problèmes sociaux en toile de fond.

Depuis le Printemps arabe, les armes se propagent dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient dont la capacité à préserver l’ordre social s’est beaucoup affaiblie. Des groupes liés à Al-Qaïda venus du Moyen-Orient s’implantent en masse en Afrique. Ils forment des coalitions avec des extrémistes religieux et des bandes criminelles locales, complexifiant et diversifiant leurs activités, ce qui présente une énorme menace pour la sécurité de la région.

Les pays africains doivent compter sur eux-mêmes dans la lutte contre le terrorisme, car les interventions de troupes étrangères ne peuvent avoir qu’un effet éphémère. La première étape consiste à renforcer la capacité de chaque pays à préserver l’ordre public et la coopération régionale en matière de lutte antiterroriste, en promouvant les rôles de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en mettant en place un système de coopération régionale dans la lutte antiterroriste, en facilitant le partage des informations, en lançant ensemble des programmes de formation et en coordonnant les actions.

Un sommet extraordinaire de la CEDEAO a eu lieu le 19 janvier à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en vue d’examiner les conditions d’un déploiement “rapide” de la Force ouest-africaine au Mali, aux côtés de l’armée française déjà engagée dans la guerre contre les groupes islamistes armés du Nord. Un premier pas prometteur.

Ces dernière années, les pays africains ont adhéré successivement à la Convention africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, une base solide pour leur coopération dans leur lutte. Les pays africains doivent communiquer de façon étroite pour déterminer les moyens de coordination et de coopération et le rôle de chacun, dans le but de rendre les efforts conjoints plus efficaces. Néanmoins, en raison du faible niveau de développement du continent africain, l’assistance de la communauté internationale demeure vitale pour lutter contre le terrorisme. Elle peut notamment aider les pays africains à couper les sources des financements des organisations terroristes, partager les informations et renouveler les équipements d’armement.

Toutefois, la racine des activités terroristes qui touchent certains pays africains est en réalité la pauvreté. Des jeunes, en chômage de longue durée, se tournent vers les organisations terroristes, et la répartition inégale des richesses aggrave les conflits ethniques et l’instabilité sociale, offrant une grande marge de manoeuvre aux activités terroristes. Dès lors, développer l’économie et améliorer les conditions de vie de la population constituent les armes fondamentales pour éradiquer le fléau.

Pour soutenir les pays africains dans leurs efforts, les pays étrangers doivent simultanément aider le continent à développer son économie en augmentant l’aide financière et les investissements dans le secteur des infrastructures et en offrant une assistance technique et des équipements modernes qui bénéficieront aux populations locales, au lieu d’élargir leurs sphères d’influences sur le continent sous couvert de combattre le terrorisme.

Aujourd’hui, les économies des pays africain africains affichent une tendance générale à la hausse, et les appels au développement concerté et à la coopération se multiplient. Toutefois, le terrorisme est omniprésent et se propage dans des territoires de plus en plus reculés, et son développement spectaculaire entrave gravement la stabilité sociale et le développement économique des pays concernés.

Eradiquer les racines du terrorisme nécessite des efforts communs sur plusieurs fronts. A cette fin, la communauté internationale et les pays africains doivent coopérer de manière sincère, mener des actions conjointes et prendre des mesures concrètes, afin de renforcer la capacité des pays à lutter contre le terrorisme et d’offrir un environnement pacifique et stable aux peuples africains pour développer leurs économies et améliorer leurs conditions de vie. Fin