A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse, nous avons tendu le micro à Hassaballah Béchir, un des gardiens du site de la ceinture verte. Il nous raconte ses mésaventures sur son lieu de travail.

Un peu fatigué, Hassaballah Béchir est venu s’asseoir par terre sous un grand arbre. Habillé en polo gris, il est déterminé. “Je n’ai pas peur”, nous lance-t-il. Depuis cinq (5) ans, ce gardien du site de la ceinture verte de Gaoui assure qu’il n’a rien perçu comme salaire. “Depuis 2017, nos salaires sont coupés, nous n’avons même pas reçu un centime“, jure-t-il.    

D’après Hassaballah, lorsque le projet a démarré, il n’y a pas eu des difficultés. “J’ai commencé depuis le 18 janvier 2011 à travailler ici. Chaque gardien s’occupait de sa partie. Il doit surveiller pour que les animaux n’y entrent pas. Et nous recevons nos salaires normalement“, raconte-t-il. Mais depuis 2017, le calvaire a commencé.

Un jour à son absence, un chameau est entré sur le site. Grâce à la vigilance des enfants du gardien, l’animal a été chassé du lieu. Surprise, Hassaballah a été accusé d’avoir tué le camelin. “J’étais quelque part lorsque le policier est venu m’arrêter en me disant que j’ai tué un dromadaire. Ma réponse était : Non, je n’ai rien tué“, raconte celui qui assure la sécurité des lieux. Mais sa contestation n’en valait pas la peine. Il a été contraint de dédommager le propriétaire du supposé chameau tué. “J’ai payé 800 000F CFA comme valeur du chameau en protégeant la ceinture verte“. Ce n’est pas tout. Hassaballah s’est vu fracturer le bras par les propriétaires des chameaux qui lui ont livré bagarre. “Toujours à cause de la ceinture verte”, insiste-t-il.  

Aujourd’hui, Hassaballah dit réclamer le paiement de ses millions de francs. “Je gagne 90 000 FCFA par mois. Et je n’ai rien perçu depuis 60 mois. Faites vous même le calcul“, nous demande-t-il.