FICHIER ELECTORAL – Du 1er au 20 octobre 2020, les opérations de révision du fichier électoral se sont déroulées sur l’ensemble du territoire national. Les agents de la Commission électorale nationale indépendante se sont déployés dans les différents sites retenus pour la circonstance. A N’djamena et dans les province, entre incapacité de certains agents recenseurs, inefficacité des kits et insuffisance des bureaux d’enrôlement, les objectifs fixés par la Ceni sont visiblement loin d’être atteints.

Du 1er jour, jusqu’à la fin des opérations de révision du fichier électoral, les difficultés à faire enrôler les électeurs se sont multipliées. Au début, il faut d’abord noter un manque d’engouement de la population. Cela peut être expliqué par le désintéressement d’une partie de la population et l’insuffisance des campagnes de sensibilisation. Ensuite, les problèmes d’ordre matériel et humain sont relevés. Ce n’est qu’aux derniers jours que les populations sont mobilisées. Dès lors, elles se ruent vers les bureaux de recensement. Pourquoi cet engouement survient-il aux dernières heures ?  

Pour un étudiant interrogé dans un centre d’enrôlement du quartier Moursal, ”c’est par peur de la police qu’il est venu se faire enrôler”.<<J’ai écouté le message sur le recensement électoral mais je ne suis pas intéressé>>, dit-il. D’autres citoyens estiment que la sensibilisation n’a pas été à la hauteur. ”le message de sensibilisation est venu très tard. Aussi, la communication est-elle majoritairement axée sur des personnes instruites, au détriment des illettrés”.

Il a été accordé vingt jours aux agents de la CENI pour mener à bien les opérations. Un délai jugé court pour nombre d’observateurs. Recenser deux millions de personnes ayant atteintes la majorité et celles qui n’ont pas pu être enrôlées pour quelque raison que ce soit, pendant cette période, parait utopique. Ceci dit, tous les canaux probables menant à la sensibilisation devraient être utilisés. Mais encore faudrait-il du temps pour réussir à enrôler un nombre important.

Au quartier Kabalaye, Abdou Job, responsable d’un bureau d’enrôlement, trouve que le nombre de personnes non recensées est quatre fois supérieur à celui de personnes recensées. Il poursuit que ‘’Vingt jour c’est insuffisant pour réussir à recenser autant de personnes. Je demanderai qu’on nous ajoute un peu du temps pour atteindre les objectifs sinon nous aurons moins d’électeurs en 2021’’.

A Chagoua, à coté de l’alliance biblique, un bureau de recensement vomit du monde même tard le soir. Une situation similaire dans les quelques bureaux parcourus.

A l’intérieur du pays, la situation est pire. En plus des difficultés précitées, l’enclavement et le problème d’énergie rapportés dans les provinces telles que le Logone oriental et le Salamat retardent l’enrôlement des populations.

Faire les choses à la hâte s’érige en règle dans nos administrations, mais tâchons de les faire bien pour avoir un impact certain .