Pour relocaliser les 20.000 nouveaux réfugiés de la République centrafricaine (RCA), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) mise sur l’approche hors camp, très réussie avec les vagues successives des deux dernières années.

La crise actuelle en RCA a démarré fin décembre 2017 avec des attaques qui se sont produites au nord du pays, avec des exactions commises par différents groupes armés ciblant notamment des populations civiles qui se sont enfuies notamment vers le sud du Tchad. Le HCR a immédiatement envoyé des missions d’évaluation qui ont été suivies par les premières missions d’enregistrement le 1er janvier de l’année en cours.

Pour le HCR, leur enregistrement est le premier et grand défi. Aujourd’hui, environ 14.000 personnes ont été déjà enregistrées sur une estimation de 20.000 potentiels nouveaux demandeurs d’asile. Mais des Centrafricains continuent à venir, par petits groupes, et l’on s’attend à accueillir jusqu’à 25.000 demandeurs d’asile….

Après l’enregistrement, un autre défi attend le HCR: la relocalisation des nouveaux demandeurs d’asile.

“Pour le moment, il n’y a pas eu de transfert des nouveaux arrivés. Nous sommes dans la phase d’urgence et la priorité, c’est de pouvoir maîtriser les statistiques avant d’apporter les premières assistances d’urgence en vivres et en non-vivres”, a déclaré à Tchadinfos.com Jérôme Merlin, officier de la protection au bureau du HCR à Goré.

Pour la relocalisation de ces 20.000 potentiels demandeurs d’asile dont certains se sont dirigés directement dans des camps, notamment celui de Gondjé, à 14 kilomètres de Goré, le HCR priorise zones hors camp. Cette vision est également partagée par la Commission nationale pour la réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR) et les autorités tchadiennes.

“On est en étroite collaboration avec les autorités tchadiennes pour identifier des zones hors camp qui rencontreraient les différents critères pour pouvoir accueillir les nouveaux demandeurs d’asile”, a affirmé Jérôme Merlin. L’important, a-t-il précisé, c’est de renforcer les centres ou postes de santé, les points d’eau à travers les forages et les écoles. À Diba, dans le département voisin des Monts-de-Lam, le HCR a réussi cette approche hors camp en installant 10.000 réfugiés centrafricains arrivés en 2016 et 2017 sur deux sites. Six salles de classe y sont en finition, ainsi que les bureaux du directeur, une salle de réunion et six latrines. Un nouveau centre de santé est également fin prêt; il comprend trois salles pour la consultation, la mise en observation et la pharmacie. Une maternité est également attendue.

À Diba, les abris des réfugiés faits en bâche sont progressivement remplacés par des maisons en terre battue et en toit de chaume. “Nous les aidons à avoir accès plus facilement aux briques, à la paille et au bois, tout en respectant l’environnement”, a indiqué le responsable de la protection du HCR de Goré.

De nouveaux villages hôtes seront donc bientôt créés pour accueillir les 20.000 qui continuent d’affluer. Mais pour Jérôme Merlin, “le choix sera donné” même si la priorité sera “cette approche hors camp en vue d’une intégration rapide dès la phase d’urgence et cette intégration passe par une autonomisation”.