Le Ministère de la Santé Publique et de la Solidarité Nationale, en collaboration avec les autres ministères, les organisations de la société civile et les partenaires a organisé une réunion de haut niveau sur la vente illicite des cigarettes, le jeudi 28 juillet au sein dudit ministère.

Selon les notes des termes de référence, la situation des cigarettes illicites constitue un véritable danger pour la population car, ces produits ne portent pas les mentions sanitaires dont le but est d’informer et d’éduquer les consommateurs sur les méfaits du tabac. Aussi, ces produits illicites sont vendus à des prix très dérisoires donc entretiennent l’épidémie du tabagisme, et constituent un facteur de démotivation voire de découragement des importateurs et fabriquant légaux.

C’est pourquoi afin de discuter sur les stratégies de lutte pour faire face à ce phénomène, le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale en collaboration avec les autres ministères, les organisations de la société civile et les partenaires, a organisé cette réunion de haut niveau.

Le secrétaire général du ministère de la santé Ismaél Barh Bachar constate cette prolifération des cigarettes sans mentions sanitaires sur les marchés, surtout pour les marques de cigarette Manchester et Marlboro. « Cette situation a fait l’objet à plusieurs reprises, des alertes de la part des responsables des industries légales auprès du ministère de la Santé Publique et de la solidarité nationale qui a son tour, a saisi les services compétents de la Douane, du contrôle économique du ministère en charge de Commerce et de la mairie mais sans changement notable ».

Selon l’analyse faite par le groupe de travail surveillance Industrie du tabac et suivi de fiscalité des produits du tabac, sur le versement des taxes spécifiques de 100 FCFA durant le semestre 1 de l’année 2021 et semestre 1 (S1) de l’année 2022, on note un taux de déperdition de 53% de l’année 2022 comparativement à l’année 2021. Ce taux de déperdition très élevé est donc lié à l’insuffisance ou au manque de mesure de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac durant le semestre I de l’année 2022.

« Les produits illicites du tabac constituent un réel danger pour la population. Le commerce illicite des produits du tabac entretient l’épidémie du tabagisme, sape les politiques de lutte antitabac et entraine une importante perte fiscale car, ces produits illicites sont importés sans s’acquitter des taxes. Ils constituent donc un réel problème de santé publique du fait qu’ils ne portent aucun message sanitaire dont le but est d’informer et d’éduquer les consommateurs sur les méfaits du tabac », relève l’analyse.

Pour rappel, le Tchad a ratifié la Convention-Cadre pour la lutte antitabac de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2005 puis a promulgué la Loi 10 du 10 Juin 2010 portant lutte antitabac. En février 2015, le ministère de la Santé Publique et de la Solidarité Nationale a pris l’Arrêté N°039 portant réglementation du conditionnement et l’étiquetage des produits du tabac en République du Tchad qui a été abrogé par l’Arrêté N°420 du 30 septembre 2020 et en juin 2018, le Tchad a ratifié le protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac.