Il est difficile pour l’heure de prédire cette pénurie qui plane sur le pays. Mais avec le mouvement d’humeur des marketeurs sous la bannière du Conseil National des Pétroliers (CNP), pour protester contre un nouvel arrêté du ministère du Pétrole, portant désignation de 12 marketeurs, parmi les 120 qui existent l’on est tenté de dire oui.

L’on apprend des sources concordantes que, les 12 marketeurs retenus par l’arrêté du ministère du Pétrole, ont moins de 30 stations dans la ville de N’Djaména. D’aucuns parmi eux, n’ont aucune station-service à N’Djaména comme dans les provinces. D’autres n’ont que deux ou trois stations-service aux sorties de la capitale. Les marketeurs suspendus au détriment de 12 autres, disent avoir un contrat avec la raffinerie, valable jusqu’en décembre 2017, donc ils sont juridiquement protégés et ne comptent pas s’arrêter par des simples protestations. Le pire que les Tchadiens craignent actuellement, si jamais ces marketeurs « mécontents » débrayent, ça sera le pire cauchemar du secteur aval. Les consommateurs des carburants vont certainement former de longues queues devant les stations-service, pour avoir le carburant. Cette histoire rappellera certainement l’histoire cauchemardesque de pénurie qu’a vécue la population dans un passé très récent.

En tout cas pour beaucoup des marketeurs, le ministère du Pétrole, veut donner le monopole à quelques marketeurs. « C’est un groupe des marketeurs qui est en train de lutter depuis longtemps pour faire disparaître les autres. Les gens veulent prendre les choses en main pour gonfler leur chiffre d’affaires. Mais ça ne passera pas comme ça. Les douze marketeurs sélectionnés n’ont été retenus sur aucune base juridique. Nous allons user de tous nos droits pour faire reculer le ministère » martèle un marketeur. Selon lui, si l’État donne le monopole à 12 ou à 120 marketeurs ses marges d’intérêts ne chargeront pas. « Avec ces douze, l’État ne gagne rien. C’est juste de clientélisme » regrette un autre marketeur.  « Il y aura une pénurie tant à N’Djaména que dans les autres localités du pays si cet arrêté est appliqué. Par exemple à N’Djaména, les marketeurs qui ne sont pas retenus ont des stations-service et ils vont se ravitailler auprès des autres donc plus d’une centaine des stations-service seront fermées et ça sera le début d’une pénurie » prévient le président du CNP, M. Mahamat Saleh Issa.