N’Djamena – Un soldat tchadien et 19 islamistes ont été tués vendredi matin lors d’une attaque de Boko Haram contre une position de l’armée sur les rives du lac Tchad, a-t-on appris de source sécuritaire tchadienne.

Vers cinq heures (04H00 GMT), les éléments de Boko Haram ont attaqué le poste de Konguia, localité riveraine du lac, a expliqué à l’AFP sous couvert d’anonymat cette source, ajoutant: dans sa riposte, l’armée tchadienne a tué 19 Boko Haram, elle a perdu un soldat et elle a pourchassé les éléments de Boko Haram qui ont fui pour traverser la frontière du Nigeria.

La garnison de Konguia compte quelque 300 soldats, selon cette source.

Le président tchadien Idriss Déby Itno a engagé son armée en première ligne dans la guerre contre les islamistes nigérians de Boko Haram qui multiplient raids, attaques et attentats dans le nord-est du Nigeria – leur fief historique – mais aussi dans les pays voisins, Tchad, Cameroun et Niger.

Nous ne reculerons jamais devant Boko Haram; Boko Haram finira par disparaître un jour de lui-même, a assuré vendredi le chef de l’État, dans une première réaction à l’attentat-suicide qui a fait au moins 15 morts le 11 juillet au marché central de N’Djamena, dans un message à l’occasion des festivités marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.

Les attentats successifs ont causé des dizaines de morts, des centaines des blessés et 105 d’entre eux resteront handicapés toute leur vie, a rappelé M. Déby.

Avant l’attentat du 11 juillet, Boko Haram avait revendiqué une double attaque ayant fait 38 morts mi-juin à N’Djamena, la première du genre dans la capitale.

Dans la foulée, pour renforcer la sécurité, le gouvernement avait interdit sur tout le territoire le port du voile islamique intégral, régulièrement utilisé par Boko Haram pour dissimuler des explosifs lors d’attenants-suicide.

Les mesures prises par le gouvernement doivent être appliquées, j’insiste sur le port de la burqa (nom donné en Afrique centrale au voile islamique intégral, ndlr). Ça ne fait partie ni de notre société, ni de notre religion, ni de notre tradition, a marqué le président: là dessus, je suis intraitable: les mesures doivent être appliquées dans toute leur rigueur.

Qualifiant une nouvelle fois les membres de Boko Haram de drogués, de fous et d’illuminés, il a affirmé que ces tueurs ont derrière eux des gens qui les financent, les entraînent et les équipent, sans autres précisions sur ces soutiens.

Le Cameroun a également interdit le port du voile intégral dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière des fiefs nigérians des islamistes et du Tchad.

(©AFP / 17 juillet 2015 16h32)