PORTRAIT – La Lamy-fortaine, Asma Gassim est une figure emblématique dans la vie associative. Qui est-elle ? Qui se cache derrière ce personnage “bibliothèque” ?

« J’étais naturellement très brune » dit-elle. D’un teint peu clair, aux yeux marron, elle reçoit toujours avec un sourire aux lèvres. Elle s’appelle Asma Gassim ou Majolina, un pseudonyme de son époque (jeunesse). Agée de 65 ans, la dame de la vieille école se sent encore comme une jeune.

Née le 09 décembre 1954 à Fort-Lamy (actuel N’Djamena), Asma Gassim s’est posée régulièrement sur les bancs de l’école du centre de Kabalaye jusqu’en classe de 5eme. Issue d’une modeste famille, elle a été contrainte d’arrêter l’école et s’est mariée dans les années 1967.

Regardant plus loin qu’au bout de son nez, Asma Gassim s’est lancée dans les commerces et finit par être une femme d’affaire. Le peu de ses connaissances acquises à l’école, elle a assuré à la banque centrale dans les salles de tri.

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« Elle dépasse son âge », nous dit l’une de ses connaissances. A entendre Mme Gassim, elle a toujours côtoyé des personnes plus grandes qu’elle. « C’est “parce que je m’entoure des gens grands d’esprit et dans divers domaines que je suis ce que je suis et cela m’a inspiré et motivé à embrasser la politique », a-t-elle fait savoir.

Asma Gassim est biologiquement mère de sept enfants. Mais compte à ces jours plusieurs fils et filles d’adoption grâce à son implication dans la vie associative. Elle crée vers les années 1999 une fondation « Asma Gassim » qui œuvre dans l’aide des personnes démunies et de leur réinsertion dans la société.

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Déterminante, la Lamy-fortaine fait de la vie associative une de ses raisons d’existence et dit « être à sa place ». Avec d’autres femmes, elles fondent une association des « Lamy-fortains et N’Djamenois » où elle est la fondatrice. L’union, la tolérance, la valorisation des cultures, la solidarité et cohabitation pacifique sont leurs objectifs afin de briser la barrière des années 1979.

Comme elle le dit souvent, sa politique « est une politique associative ». Elle a embrassé la politique par le biais des « braves dames » telles que Kaltouma Nguebang et Kitékiré Barka. « Ce sont ces femmes qui m’ont donné l’envie de faire la politique et encore elles qui m’ont donné quelques canevas de cette vie ». « Surtout Kitékiré Barka, je dois reconnaitre qu’elle m’a été d’une grande utilité dans la vie », ajoute-t-elle. Pour Asma Gassim, ces femmes lui ont fait vivre tous les évènements d’avant les indépendances. « Elles ont fait honneur à leur pays en faisant flotter le drapeau tchadien dans plusieurs pays », renchérit-elle.

Asma Gassim est aujourd’hui une figure des « cinquantenaires ». Elle peut bien relater les faits d’après et pendant les indépendances, bien qu’elle n’était qu’une enfante entretemps.