Le parti Union sacrée pour la République (USPR), a exprimé son ras-le-bol sur le renouvellement du confinement de N’Djamena. Il a bravé l’interdiction du ministère de l’Administration du territoire et des Collectivités autonomes, pour tenir son sit-in ce 13 janvier. La rencontre a lieu devant le ministère de la Santé publique.

Tôt ce matin, des journalistes se pressent pour couvrir le sit-in de l’USPR. « Ils seraient déjà là ? », s’interroge l’un d’eux. « Non je ne pense pas. Nous sommes encore à 6 heures », répond un autre. Masques au nez, caméras sur les épaules, calepins et stylos en main, nous étions aux aguets. A quelques mètres du ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, un véhicule de la police anti-émeute est garé. Le sit-in du parti Union sacré pour la République (USPR) est prévu devant ledit ministère.

Peu de temps après, quelques membres de l’USPR y compris le président, Djekombé François, avancent et s’installent devant le ministère de la Santé publique. Djekombé François s’empresse de faire cette annonce sur sa page Facebook. « Comme vous voyez, on est assis devant le ministère de la Santé. C’est ça le sit-in », écrit-il. En effet, le parti Union sacrée pour la République a tenu à organiser ce sit-in pour demander « le non renouvellement du confinement de la ville de N’Djamena ». Mais moins de trente minutes plus tard, le président de l’USPR et ses camarades sont interpellés par des gardes nomades installés devant le ministère qui leur demandent de quitter le lieu. Car, avancent-ils, la manifestation a été interdite. Ils ont tenu tête pendant une vingtaine de minutes avant de plier bagage.

Interrogé, Djekombé François estime que le sit-in était une réussite malgré son interdiction. « Nous sommes très satisfaits de cette manifestation. On a occupé la devanture du ministère de la Santé publique plus d’une heure du temps», a-t-il déclaré. Pour lui, « rien ne nous oblige à obéir à une loi injuste. On a trouvé que le décret 2585 portant confinement de N’Djamena du 31 décembre est une absurdité », denonce-t-il.
Pour rappel, ce sit-in qui a été annoncé le 11 janvier, est interdit le lendemain par les autorités. Motif: violation du décret portant prorogation du confinement de N’Djamena. .« Néanmoins, nous avons tenu ne serait-ce que symboliquement de venir braver cette interdiction. Car dans un État de droit où c’est beaucoup plus le non-droit qui prime, je crois qu’on n’a pas d’autres raisons que de désobéir », soutient Djekombé François.



Un sit-in tenu par quatre personnes

L’appel à la manifestation lancé par l’USPR n’a pas été suivi par la population. Seules quatre personnes dont le président dudit parti, le secrétaire général et deux membres ont été sur le lieu. « Je crois que les manifestations publiques de ce genre, réclamations des droits, ce sont des choses qui doivent avec le temps entrer dans la culture des Tchadiens. Les gens étaient mobilisés, mais l’interdiction est arrivée à la veille. Tout de même, nous avons tenu à être là, même si c’est une personne », a fait comprendre Djekombé François.

La réclamation du parti USPR s’inscrit dans le cadre d’allègement des mesures barrières prises par le gouvernement pour contrecarrer la pandémie de Covid-19. Notamment le confinement et les mesures qui vont avec. Une revendication qui, selon le président de l’USPR, Djekombé François, n’est pas encore comprise par la population. « Ce que nous faisons est une mise en garde des autorités au sujet des décisions arbitraires et injustes. Le peuple ne comprend pas grand-chose pour le moment. Les gens vont sentir lorsque le confinement va être reconduit pour deux semaines, trois ou un mois », alerte-t-il.