Dans le cadre des séries d’articles sur le respect des règles d’hygiène dans les écoles primaires de N’Djamena, notre reporter se penche  aujourd’hui sur la qualité des nourritures et les conditions dans lesquelles les élèves des écoles primaires sont amenés à manger. 

A l’école Repos 2, dans le 4ème arrondissement, un espace qui ressemble visiblement à un terrain de football est occupé par une dizaine des femmes et transformé en un petit marché. On y trouve presque tout sauf de la bonne nourriture.

Glaçon et des boulettes de farine exposés dans une école de N’Djamena

Une sauce composée de pâte d’arachide avec quelques tomates  dans un récipient défoncé, hors d’usage et qu’on laisse ouvert toute la journée à la merci des mouches et des poussières. Arrosé dans un morceau de pain, ça donne un sandwich que ces innocents achètent à 50f. Des petites boulettes de farine appelées communément Danmanké versées dans un bassin en caoutchouc ayant un liquide d’une couleur douteuse, avec ses condiments composés de piment, huile etc. Une élève de cette école  jure qu’elle a même trouvé un jour des vers dans le piment qu’on lui a mis dans un pain. « On nous fait manger des nourritures décomposés. Elles gardent ce qui n’a pas été vendu et on nous le vend le lendemain »,  affirme cette élève. Elles les gardent certainement dans des conditions encore plus déplorables.

Encore, des gâteaux, pommes de terre, patates frites tous poussiéreux. Outre l’aspect hygiène, la particularité des ces nourritures est que chaque recette est accompagnée par une bonne quantité de piments comme le corps de ces enfants peut tout accepter.  

Plus grave encore, les vendeuses se sont installées à côté des toilettes de l’école dont l’odeur ne laisse personne indifférente. Malgré ces conditions, les élèves prennent d’assaut ce petit marché pendant les heures de recréation. Selon le Directeur de l’établissement  M.Delima Khamis, il a été demandé à ces femmes de ne pas mettre les aliments à même le sol. « Vous savez,  elles sont têtues » dit-il. Mais ces mesures sont trop laxistes puisqu’il s’agit des vies des ces élèves. Avec ces conditions de restauration, on peut affirmer sans risque que la plupart des maladies dont souffrent les élèves proviennent de ce qu’ils mangent à l’école. L’heure est grave, la balle est dans le camp du ministère en charge de l’Education et des chefs d’établissement.