Ouvertes le 3 octobre, les activités de la semaine nationale de la relance économique ont été clôturées ce 5 octobre au palais du 15 janvier. Trois grands temps forts ont marqué cette cérémonie.

La satisfaction et l’espoir

Le premier temps fort est constitué de l’expression de la réussite de l’organisation et de l’espoir que font renaître les conclusions des travaux. « Les débats du Forum Tchad Relance nous donnent pleinement satisfaction, au-delà de nos attentes, car les échanges ont été francs, riches, profonds et au final constructifs », s’est réjoui Amir Adoudou Artine, président de la Chambre de commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA). La particularité du présent forum est qu’il y a une expression à la base des opérateurs économiques concernés, petits et grands, sans discrimination et négligence quelconque. Des secteurs habituellement ignorés comme la mode, le cinéma, les arts,  ont été écoutés et ont eu l’occasion d’exprimer leurs doléances, peut-on lire dans la synthèse des rapports.

L’aboutissement des travaux est principalement le « document cadre sur la facilité à faire des affaires au Tchad ». Ce document, original dans ses propositions, s’il est mis en œuvre, devra permettre au Tchad de faire un bond qualitatif sur l’environnement des affaires au Tchad, et devrait permettre d’améliorer l’image du Tchad dans le monde. « Notre espoir se trouve dans le document cadre et la Charte d’éthique, le devenir du secteur privé tchadien, réside dans la validation de nos travaux » a estimé Amir Adoudou Artine qui a rajouté que « Nous espérons que la prochaine rencontre s’il y a lieu, sera l’occasion de célébrer une relance économique effective. »

Les doléances des acteurs du privé

Le deuxième temps fort de la clôture du forum est la présentation de la synthèse des rapports. En présentant ladite synthèse, le coordonnateur du projet Tchad Relance, Bedoumra Kordjé, est revenu sur les doléances qui sont exprimées sous plusieurs formes dans les différents rapports des corporations du secteur privé.

-La lutte contre la corruption et l’impunité ;

-L’absence de compétition ou la fausse compétition dans les marchés publics, les marchés de gré à gré ;

-L’amélioration de l’accès à internet, aussi bien au niveau des coûts et que de la qualité de l’accès ;

-Un harcèlement fiscal incompréhensible dès la création d’une entreprise ;

-L’accès et le coût de l’Energie ;

-L’ignorance des règles de l’Administration et l’abus de l’autorité de l’Etat par les agents contrôleurs ;

-La dette intérieure non payée ;

-Sur le plan juridique, le non-respect des termes des contrats et conventions et le refus d’appliquer les textes de l’OHADA, de la CIMA, de la CEMAC créant une instabilité juridique très préjudiciable aux affaires ;

-Longueur excessive des délais des dédouanements très préjudiciables aux finances, à la production et au rendement des entreprises ;

-Enfin, l’abus de pouvoir des responsables  à tous les niveaux dans les provinces : civils, militaires et coutumiers, avec des taxes,  amendes et arrestations arbitraires, des humiliations.

Toutes ces doléances demandent des réponses appropriées.

Le début d’une ère nouvelle

« Je voudrais noter la nécessité de mettre en place un dispositif institutionnel  qui aura la mission de suivre à la lettre la mise en œuvre de ces  recommandations », a promis le président de la République, Idriss Deby Itno, en clôturant les travaux. « Je vous rassure que des dispositions nécessaires seront prises pour rendre l’environnement des affaires plus propice à l’effet de vous permettre d’évoluer dans des  conditions optimales », a garanti Idriss Deby Itno. Il a par ailleurs  exhorté les opérateurs économiques du secteur privé à changer de mentalité en luttant la corruption et les autres mauvaises pratiques qui freinent l’envol de l’économie nationale. Le chef de l’Etat a également encouragé les femmes à entreprendre pour leur autonomisation. Pour finir « (…) la relance de l’économie nationale, qui marque, en même temps, le début de l’ère nouvelle des affaires dans notre pays » a-t-il affirmé.