Il s’est tenu ce 24 septembre, sous l’initiative du Centre pour le dialogue humanitaire, une rencontre entre les autorités administratives et les médiateurs des régions du Lac et du Kanem, autour de la médiation agropastorale au Sahel. Objectif, instaurer un cadre d’échanges entre les acteurs précités.

Au Sahel, les communautés pastorales et agricoles vivent de l’exploitation des ressources naturelles qu’elles partagent. Leur mode de vie est aujourd’hui menacé par la raréfaction de ces ressources due à la pression démographique, au changement climatique et à l’insécurité. La survie des agriculteurs est ainsi dépendante de leur accès, de plus en plus compromis, aux terres cultivables. Quant aux pasteurs, leur capacité à se déplacer pour nourrir leurs troupeaux, de manière saisonnière ou au gré de la disponibilité des ressources naturelles, est primordiale.

Mais, la résurgence des conflits armés dans la bande sahélienne a créé l’insécurité et une perturbation des cycles de transhumance ainsi que la méfiance entre les différentes communautés. C’est dans ce contexte que, dit le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Ahmat Mahamat Bachir, certains conflits opposent les communautés agropastorales pour l’accès aux ressources humaines, et se retrouvent souvent instrumentalisées par des groupes armés rivaux presents à travers le Sahel. « Les déplacements des populations qui ne peuvent plus s’adonner à leurs activités économiques, l’enlèvement du bétail par des groupes armés, et les mesures prises par les États dans le cadre de la lutte contre la covid-19 ont sérieusement affaibli le tissu économique des zones impactées », souligne-t-il.

Cette rencontre offre l’opportunité aux médiateurs communautaires d’exposer aux autorités, les problèmes d’importance nationale qu’ils vivent dans le cadre de production agropastorale.