Ce dimanche 27 janvier 2019, la paroisse Saint Paul de Kabalaye a célébré la 1ère édition de sa fête patronale. La messe a été célébrée par l’archevêque de N’Djamena, Mgr Edmond Djitangar Gotbé. Dans son homélie, le serviteur de Dieu est revenu sur la question du serment confessionnel.

Selon l’archevêque métropolitain de N’Djamena, Mgr Edmond Djitangar Goetbé, l’église catholique a proposé une formule de prestation de serment pour les chrétiens mais le gouvernement n’a pas pris en compte. Ce qui, de son avis, annule les propos selon lesquels « tous les leaders religieux ont admis la formule actuelle. »

Au-delà, Mgr Edmond Djitangar Goetbé appelle les fidèles chrétiens a utilisé leur conscience. “ Le chrétien est disciple du Christ c’est tout. La loyauté des chrétiens n’est donc pas garantie par un serment humain même habillée de religiosité mais par sa loyauté dans le service, son honnêteté et le sens du bien commun. Si on ne fait pas confiance aux chrétiens parce que chrétien c’est une chose mais si on confie des responsabilités, c’est dans le respect de leur conscience qu’ils doivent gérer cette responsabilité”.

Pour l’archevêque métropolitain de N’Djamena, “ Ce n’est pas au prêtre ou à l’évêque d’accorder la permission de déroger à une parole du Christ…Ils en rendront compte eux-mêmes au Seigneur. Les renvoyer donc à leur conscience devant les choix à faire. C’est cela la liberté chrétienne. Elle dépasse le permis et l’interdit”.

A la veille de cette célébration, l’archevêque était déjà revenu sur ce sujet lors d’une rencontre avec les fidèles de cette paroisse. Il déclare : « Le serment qu’on dit confessionnel, si on analyse bien, on ne sait même pas quel est le bien-fondé d’un serment confessionnel dans un Etat laïc. On ne sait pas par quel tour de passe magique, il arrive à mettre deux choses contraires. » Monseigeur Edmond Ditangar se demande d’ailleurs de quelle confession il s’agit ?  Selon lui, pour un chrétien, c’est formel « tu ne parjureras pas », c’est dit de manière très claire dans Matthieu 5, 33 à 37. Le serment confessionnel a été institué lors du passage de la IIIè à la IVè République. Beaucoup langues murmurent à ce sujet qu’il a été imposé pour écarter les chrétiens de la gestion de la chose publique. D’autres soutiennent qu’il est contraire à la laïcité. Malgré les critiques, le serment confessionnel continue par être appliqué. Des membres du gouvernement, l’on étend maintenant aux inspecteurs et directeurs généraux. Djitangar donne ainsi l’alerte : chacun à sa conscience.