SOCIÉTÉ – Le phénomène devient criard. A N’Djamena, l’on constate ce dernier temps la montée en puissance des faux commis de charge des bus commerciaux. Des voleurs se font pour ces derniers et dérobent les biens des usagers.

Nous sommes au marché de Dembé, dans la commune du 6e arrondissement de N’Djamena. Bousculade entre les passants, les commis de charge abusivement appelés « apprentis » qui appellent des clients, et les femmes qui font leurs marchés. De quoi être distrait. Ici, des inconnus peuvent dans la foulée t’accrocher pour te faire monter dans des bus. « Venez madame, le bus va bientôt quitter », lancent tout azimut des jeunes gens à un monde grouillant sur la grande artère qui côtoie le marché.

L’on se demande qui sont-ils ? Difficile d’avoir une réponse. Mais pour la grande partie des clients, ce sont des commis de charge des bus commerciaux qui desservent les quartiers Chagoua, Abena, Ndjari, Amtoukoui, etc.  

Ces derniers se jettent habituellement dans la course à la clientèle. Pour la grande information : tous les moyens sont permis pour arriver à leurs fins. L’essentiel est de remplir le bus.  Entre tiraillement et extraction des affaires de clients, l’on peut croire  à une scène de bagarre.

Cette envie de vite remplir les bus crée des disputes, de fois de la bagarre entre les apprentis et les passants. Pour la plupart des N’Djamenois interrogés, ces apprentis font usage de la brutalité. « Ce n’est pas ta direction mais on te traine de force et pour les femmes, on arrache leurs paniers voir même les enfants qu’elles portent et direction : le bus ».

Sont-ils tous des vrais commis ?

Evidemment que non. Comme disent les saintes écritures, « ce ne sont pas ceux qui m’appellent Seigneur, seigneur qui iront au paradis ». Et donc ce ne sont pas tous ceux qui accourent vers leurs clients qui sont des commis. Parmi eux, plusieurs sont des voleurs déguisés. Le marché de Dembé est réputé pour avoir enregistré plus de cas de vols que dans d’autres marchés de la capitale.

Nicole, une jeune dame allant vers le 1er arrondissement dans le quartier  Farcha a fait face à un jeune qui a arraché ses effets.  A la descente, la jeune dame ne retrouve plus ses bagages. Elle explique : « Le jeune homme a retiré mes bagages de force en direction du bus. Avec les attroupements, je ne l’ai pas vu partir. Et voilà à la descente je me retrouve sans bagages. »

Mariam Mahamat, témoin de la scène, explique avoir été victime en rentrant du marché : « Un voleur se faisant apprenti ma piqué mon panier plein d’habits de fête pour mes enfants. » Beaucoup d’autres constatent pareil, se raconte dans les quartiers de la ville de N’Djamena.

Les chefs de gare et les chauffeurs de bus doivent prendre leurs responsabilités en organisant bien leur service et la population doit faire preuve de vigilance.

Mouni Nguemadji Lauréa