N’DJAMENA — “La menace des jihadistes existe ici au Tchad. Elle existait avant qu’on envoie nos forces au Mali. Ce qui se passe au Mali n’est pas loin, c’est dans le Sahel”, a déclaré le président Idriss Deby Itno dans l’hebdomadaire tchadien Notre Temps à paraître mardi

“Le terrorisme n’a pas de frontière, n’a pas de visage et peut vous sauter à la gueule n’importe où, n’importe quand”, souligne le président tchadien qui a engagé 2000 soldats de son pays au Mali pour justifier son intervention.

Le Tchad a officiellement payé un lourd tribut avec 30 soldats tués.

“Qui peut vous dire aujourd’hui qu’il n’y pas de Tchadiens enrôlés comme terroristes ailleurs?”, s’interroge le président tchadien. “Vous avez des Tchadiens qui sont arrêtés en Arabie Saoudite, en Afghanistan et qui ont été jugés aux Etats-Unis et emprisonné à Guantanamo, au Soudan, en Irak”.

“Puisque ces Tchadiens sont déjà en action à l’extérieur de notre territoire, qu’est ce qui prouve qu’ils ne s’intéresseront pas à notre pays un jour?”, se demande-t-il.

“Soyons prudents, si nous ne combattons pas ce mal loin avec les autres, notre société va se déchirer”, a-t-il affirmé.

Le contingent tchadien, qui est le plus nombreux et considéré comme le plus aguerri de toutes les troupes africaines déployées au Mali, a officiellement intégré la mission africaine dans ce pays, la Misma, a-t-on appris récemment de source officielle.

La Misma, qui déploie désormais au Mali environ 6.300 soldats (d’Afrique de l’Ouest et du Tchad), est censée prendre à terme le relais de l’armée française pour sécuriser le Nord du Mali avec l’armée malienne.