Le monde commémore ce 26 septembre la journée mondiale de la contraception. Au Tchad rares sont les personnes qui utilisent les moyens contraceptifs. Question de culture ou de religions ?

Selon le dictionnaire, « la contraception est un moyen employé pour éviter que des rapports sexuels n’aboutissent à la grossesse ». Mais au Tchad, le taux de la prévalence contraceptive est de 5% entre 2014 à 2015. Ce chiffre explique clairement le nombre élevé des grossesses précoces en milieu jeune.

Malgré les multiples campagnes et sensibilisations concernant l’importance de la contraception ou des moyens contraceptifs, les stéréotypes demeurent toujours dans la mentalité des Tchadiennes et Tchadiens. La plupart  se révèlent antithétiques  à la pratique de la contraception, car disent-ils « le plaisir est moins ». Pourtant, la contraception réduit les risques des maladies sexuellement transmissibles et celui des grossesses trop tôt, trop rapprochées et trop nombreuses. « J’utilise rarement les préservatifs et puis mes petites amies n’aiment pas trop quand je leur fait l’amour avec le préservatif », confie Djassina Roger, jeune stagiaire en journalisme.

A l’instar de Djassina Roger, Masrabé, n’aimait pas aussi utilisé les contraceptifs. Mais il aurait suffit d’une seule soirée pour qu’il change complètement d’avis. « Je n’utilisais pas les préservatifs, parce que je trouvais ça trop dérangeant. Mais depuis que j’ai fait face à une infection, j’ai décidé d’utiliser les préservatifs pour me protéger », affirme-t-il en prenant un air sérieux.

Selon la plupart des tchadiennes, la prise de certains contraceptifs tels que les pilules peuvent facilement occasionner la grossesse. « Utiliser les contraceptifs, c’est comme s’opposer à la nature », déclare un jeune marié tout en souriant.  Pour l’éducatrice Solkeme Irène, « Dans la plupart de cas, c’est la mauvaise interprétation des livres saints qui amène les gens à s’opposer à la pratique de la contraception ». « Ce n’est pas l’ignorance qui est à l’origine d’une telle  attitude chez les Tchadiens, mais  c’est la loi sinon la recherche du plaisir qui domine », explique une assistante sociale admise à la retraite.