Infrastructure – L’état des routes au Tchad laisse à désirer. Ces routes, à peine construites présentent des fissures ou des nids de poule ; certaines sont hors d’usage. Pour connaitre les causes de ces dégradations avancées, Tchadinfos.com s’est entretenus avec deux ingénieurs sur cette question.

La route, est une infrastructure dont sa construction coûte énormément d’argent. Pour la construire, les concepteurs concilient la qualité de la route à son coût. En faisant cela, « ils ne construisent pas une route au rabais, non. Ils construisent une route qui peut supporter les charges prévues dans les études », renseigne MAINA Limane, ingénieur en génie civil et construction des ponts et chaussées. « Entretemps, complète-t-il, ils donnent également une durée de vie à cette route ».

En amont de la construction des routes, des études topographiques, géotechniques et hydrauliques et autres sont menées pour, entre autres, déterminer les différentes couches sur lesquelles la chaussée devrait passer. Après la construction, vient ensuite la phase d’exploitation.

Pendant ce temps, « Il faut respecter les charges que devraient supporter ces routes’’. Si l’on estime qu’une route aura une durée de vie de quinze ans, elle ne peut tenir cette durée sans soin. Il faut l’entretenir ; notamment, l’entretien courant et périodique.  C’est avec l’entretien qu’on assurera la longévité d’une route », détaille MAINA Limane.

Pour KODJIANA Cherlin, ingénieur des travaux, « l’eau peut être un ennemi de la route. Quand elle s’infiltre dans les diverses couches de la chaussée, elle provoque des dégâts tant en surface que sur sa structure toute entière. L’ensablement également ; Quelques fois, la terre couvre les 2/3 de la chaussée. Cela cause également une dégradation rapide et précoce de la route. Les variations thermiques sont des paramètres à prendre en compte ». L’ingénieur en travaux public critique les nouvelles routes construites ces dernières années. « Les routes réalisées avant ou juste après les indépendances résistent mieux. Le professionnalisme et la qualité des matériaux peuvent en être les raisons. Avant, l’intérêt général est beaucoup plus mis en avant ».

En 2000, rappelle MAINA Limane, nous avions 280 kilomètres de route dans notre pays et, aujourd’hui, ce chiffre est multiplié par dix. « Entretenir tout cela n’est pas aussi une chose facile », estime-t-il. ”Je n’exclus pas que quelque part, il puisse y avoir un défaut de construction. Mais, il faut surtout combattre la surcharge’’, martèle l’ingénieur en construction des ponts et chaussées.

MAINA Limane appelle la population au civisme parce que, dit-il, le pays a dépensé beaucoup d’argents dans ce domaine. Il en conclut qu’il revient à l’Etat de faire d’efforts pour augmenter les moyens d’entretiens de nos routes.

NDALET POHOL-GAMO