Le Centre des Ressources pour Jeunes aveugles (CRJA), seule structure à N’Djamena, chargé de l’éducation des non-voyants manque des moyens didactiques pour former des élèves dans le domaine scientifique.

En 30 ans d’existence, le Centre des Ressources pour Jeunes Aveugles n’a formé aucun élève dans le domaine scientifique. Les 4 candidats non-voyants présentés cette année au baccalauréat de juin 2019 par le centre ont réussi avec brio. Ils sont tous de la série littéraire.

Si le pays encourage ses filles et fils à s’intéresser à la science, la formation des personnes vivant avec un handicap d’une manière générale et les non-voyants en particulier  n’est pas considérée comme une priorité. Pour preuve, l’Etat ne dispose d’aucune école spécialisée pour les non-voyants. La seule structure qui existe (CRJA) est créée par une ONG et gérée actuellement par l’Archidiocèse de N’Djamena. Elle est aussi au bord du gouffre. « Les non-voyants ont la même intelligence que les voyants. Ils sont utiles pour la société lorsqu’ils sont formés », signifie Martin Lappel, le directeur du CRJA.

Manque des matériels didactiques

Si  les non-voyants n’arrivent pas à accéder aux domaines scientifiques, c’est à cause des difficultés que traverse leur centre de formation. Le CRJA ne dispose pas des matériels didactiques adaptés pour enseigner les mathématiques ou la physique-chimie à ses élèves. « Il existe des matériels adaptés en fonction du handicap comme le compact, la règle, l’écritoire à dessin… mais malheureusement on n’a pas le moyen de les avoir », regrette le directeur du centre.

Aussi, le manque des enseignants spécialisés est un facteur qui joue sur l’orientation des élèves. Pour ce faire, le directeur du CRJA dresse ses doléances comme telles : « L’intégration des enseignants spécialisés en faveur de l’éducation inclusive, la création des écoles spécialisées un peu partout au Tchad, des bourses pour les étudiants ayant obtenu leur baccalauréat. »