Instituée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et la société internationale de la néphrologie en 2006, la journée mondiale du rein se célèbre le 20 mars de chaque année. Le  Tchad célébrera la quatrième édition de cette journée sous le thème :’’mieux vivre avec les maladies du rein’’. Une campagne de dépistage gratuit est organisée en prélude au sein du Centre hospitalo-universitaire la Renaissance.

A 9 heures, la cour du Centre hospitalo-universitaire la Renaissance est bondée de monde. Au milieu d’eux se trouve Hassan qui peine à rester sur ses jambes. Il s’est fait accompagner par l’un de ses neveux.  La quarantaine se met dans le rang des patients sous la véranda de l’hôpital en attendant le ticket pour se rendre aux urgences. Cela fait plus de trois ans qu’il ne sent pas ses reins. ’’J’ai été dans quelques centre de santé mais aucun changement. Et des grands hôpitaux nécessitent des moyens, pourtant je n’en ai pas’’, explique-t-il, l’air triste. ’’C’est hier soir que l’un des fils de mon frère m’a dit qu’aujourd’hui un dépistage gratuit sera fait’’.

Hormis Hassan, plusieurs personnes souffrent des maux de rein. Selon une étude réalisée par l’OMS et la société internationale de la néphrologie, environ 85O millions de personnes sont atteintes des maladies  rénales chroniques dans le monde. Au Tchad, lors d’une étude réalisée par la société tchadienne de la néphrologie en 2016, il se trouve que trois mille cas de maladies rénales chroniques sont détectés par année. Selon les statistiques des études récentes des deux institutions de la santé notamment l’OMS et la société internationale de la néphrologie, plus de deux millions de Tchadiens seraient atteints des maladies rénales chroniques. ’’Parmi elles,  90% ne sont même pas au courant. Par ailleurs, c’est plus de trois mille patients tchadiens qui seraient dans le besoin de bénéficier de la dialyse’’, a ajouté le néphrologue Mahamat Hissein, président de la société tchadienne de la néphrologie.

Une personne soumise au test

Quelques instants plus tard, Hassan intègre la salle de dépistage. Il se fait prélever le sang, l’urine, vérifier la taille, le poids et la dimension du rein. Mais il ne verra pas  son résultat le même jour. ’’Ils ont pris mes coordonnées et m’ont dit d’attendre le lundi ou mardi prochain pour le résultat’’.

Cette situation s’explique par le manque des centres de prise en charge des maladies rénales chroniques dans le pays, précise le néphrologue. ’’Nous avons deux centres de traitement au Tchad à savoir celui de l’Hôpital général de référence nationale (HGRN), et le Centre hospitalo-universitaire la Renaissance. Cette spécialité ne comprend que trois médecins néphrologues au Tchad’’, indique-t-il.

Ces maux de reins sont causés, selon le néphrologue, Zalba Mahamat, par la consommation du tabac, le taux élevé du sucre, l’alcool, le manque de la pratique du sport et autres facteurs. Le retard ou le non traitement de cette maladie peut conduire à la mort, a indiqué le néphrologue. ’’Cette maladie chronique, quand elle est mal prise en charge, elle va évoluer vers l’insuffisance rénale  chronique qui est mortelle. Elle nécessite des moyens colossaux qui sont la dialyse ou la transplantation rénale’’, conclut-il.