D’après le rapport de situation conjoint de l’OMS et du ministère de la santé publique, le premier cas officiel de chikungunya a été signalé dans le district sanitaire d’Abéché le 14 août 2020. Avant cette date, le médecin-chef du district d’Abéché a été alerté, en juillet, par le responsable du centre de santé du Salamat, de la survenue des cas d’une pathologie surnommée localement “Kourgnalé”. Cette pathologie est caractérisée par une forte fièvre, des céphalées, des douleurs articulaires intenses et invalidantes et parfois associées aux vomissements et traités comme cas de paludisme. En août, l’augmentation du nombre de cas enregistrés a retenu l’attention des autorités sanitaires locales.

En date 30 septembre, on compte un total de 33 260 cas dont un décès. Toutes les personnes touchées proviennent de quatre districts sanitaires de l’Est du Tchad, à savoir Abéché (Ouaddaï), Biltine (Wadi Fira), Abdi et Goz-Beida (Sila). Le 9 septembre, le ministère de la santé publique a organisé une réunion virtuelle avec les bureaux nationaux et régionaux de l’OMS et le siège de Genève afin de suivre la réponse à la crise et d’identifier les lacunes et les besoins.

Les autorités locales ont déployé des agents communautaires pour sensibiliser la communauté à la maladie et continuent de désinfecter des quartiers entiers et les transports publics. Bien que cette maladie ait normalement un faible taux de mortalité, sa combinaison avec d’autres facteurs de risque pour la santé est préoccupante. Elle accroît davantage la vulnérabilité de la population et sollicite davantage les ressources et les capacités de réponse sanitaire.