MESSAGE – Menacée de liquidation, la CotonTchad reprend du poil de la bête depuis qu’Olam est devenu l’actionnaire majoritaire en mai 2018.

D’énormes dettes des fournisseurs, des arriérés de plusieurs années des cotonculteurs, une mauvaise gestion malgré les moyens colossaux injectés par l’Etat, une société au bord de la liquidation. La société CotonTchad qui a fait la fierté du pays et des producteurs était dans une situation critique.

C’est dans cette situation que la multinationale singapourienne Olam a repris 60% des parts de la société en mai 2018, 35% revenant à l’Etat et les 5% restants aux producteurs.

Pour la campagne 2017-2018 qui a précédé la prise en main de la société par Olam, la production du coton graine était de 76.000 tonnes. Mais une partie de ce coton n’a pu être ramassé, abandonné donc aux mains des producteurs. Ce qui, en plus des arriérés de paiement, les a démotivés. Ainsi, pour la saison 2018-2019, la production était retombée à 15.000 tonnes, d’une part à cause de cette démotivation et d’autre part parce qu’Olam n’avait repris la société que tardivement.

A sa prise en main de la CotonTchad, Olam a consenti d’importants investissements qui ont servi notamment à remettre à niveau les usines (remplacement des pièces manquantes, déploiement sur le terrain des techniciens…), à augmenter la capacité d’égrenage des usines de Moundou et Pala (ce qui permettra que le coton soit égrené avant la nouvelle campagne et éviter ainsi qu’il ne reste entre les mains des producteurs), à la réouverture de l’huilerie de Moundou et bientôt celle de délintage de Gounou-Gaya, à mettre les intrants à la disponibilité des producteurs, à payer les fournisseurs et à apurer les dettes des producteurs cumulées depuis trois saisons, à l’aménagement des pistes cotonnières, etc.

L’huilerie de Moundou

Ces investissements ont porté du fruit puisque les producteurs, ayant retrouvé la confiance, se sont remis à cultiver le coton. Ainsi, pour la saison 2019-2020, la production a été de 116.000 tonnes. Olam précise que n’eut été la fin tardive des pluies qui ont abimé une partie du coton, la prévision était de 150.000 tonnes. Pour 2020-2021, la production a été de 125.000 tonnes. Pour la campagne qui commence, les services d’Olam indiquent que beaucoup de producteurs ont déjà pris les semences et les intrants. Ce qui, déduisent-ils, « va augmenter les surfaces cultivées ».

Distribution de charrues à crédit aux producteurs

Concernant le prix du coton, à l’arrivée d’Olam le kilogramme valait 203 FCFA. Ce prix est passé à 227,5 F au kilo en 2020-2021. Selon les responsables d’Olam, il passera à 236 F le kilogramme pour la campagne 2021-2022.

D’autres politiques mises en place par Olam sont notamment la formation des producteurs sur de nouvelles techniques pour augmenter la production et l’encouragement des producteurs à travers leur catégorisation (grands producteurs, producteurs moyens et petits producteurs) avec primes à l’appui.

Pour les responsables d’Olam, avec ces investissements et l’opérationnalisation de la plupart des usines (redonnant ainsi de l’emploi à de nombreux Tchadiens), « la CotonTchad est en train de retrouver sa place de locomotive de l’économie nationale ».

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