L’initiative citoyenne « NO LIMIT » a organisé une journée d’échanges ce 12 février 2019, au Centre d’Etude et de Formation pour le Développement (CEFOD) de N’Djamena pour commémorer les 40 ans des événements du 12 février 1979.

12 février 1979, 12 février 2019, cela fait exactement 40 ans que le Tchad a connu le début de ce qui allait être des mois de guerre civile. Cette guerre qui a toujours des conséquences sur le quotidien des Tchadiennes et Tchadiens, a fait naître une division entre les ressortissants du Nord du pays et ceux du Sud. Pour oublier cette division un groupe de jeunes, originaires du Nord et du Sud du pays ont organisé une rencontre d’échanges dont le but est de sensibiliser les filles et fils du pays qui sont jusqu’à présent les victimes de l’histoire.

Cette rencontre d’échanges a été honorée par la présence des quinquagénaires comme Dr Ali Abderrahmane Hagar et Boukinébé Peugonba Garka  qui sont revenus largement sur les causes de ces périodes noires qui continuent malgré tant d’années passées, à marquer les cœurs et les esprits.

« J’étais en classe de terminale quand cette histoire commençait », dit Dr Ali Abderrahmane Hagar, avant de continuer, « je n’appellerais pas cela une guerre civile comme les gens ont l’habitude de l’appeler. Pour moi c’est juste une guerre entre Hissene Habré avec ses hommes et Kamougué avec ses hommes ».

Pour Boukinébé Peugonba Garka, cette péripétie est juste la volonté des politiques qui n’ont fait que viser leurs intérêts égoïstes. « Avant ces événements de 1979, nous vivions en harmonie au Tchad et il n’y avait pas de différence d’ethnies, ni de religions », se souvient-il après 40 ans.

Les événements du 12 février 1979 n’ont fait que laisser des mauvais souvenirs et la division pour la génération actuelle, car ils n’ont fait qu’entrainer la haine au sein de la population. Avec les conséquences de cette guerre, « on assiste aujourd’hui à une évolution des villages en pleine capitale. On a peur de vivre avec les autres qui n’appartiennent pas à notre ethnie ou à notre région », déclare Dr Ali.

C’est justement pour balayer ces stéréotypes et permettre aux jeunes de vivre comme dans les époques d’avant 1979 qu’est né un le concept citoyen dénommé « NO LIMIT ». « Ce concept est né pour briser les barrières ethnolinguistiques et religieuses qui empêchent la cohabitation pacifique entre les Tchadiens et l’intérêt de cette journée d’échange qu’on a organisée est de sensibiliser davantage sur le vivre ensemble », explique l’initiatrice de NO LIMIT, Dinguest Zenaba.

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