SOCIETE- A Koundoul, petite localité située à 25 km à la sortie Sud de N’Djamena, le marché hebdomadaire draine chaque dimanche une foule bigarrée composée de commerçants, d’agriculteurs, d’éleveurs etc. Un zoom sur le marché à bétail de Koundoul.

En réalité, c’est un marché qui n’existe pas. Un terrain de football érigé chaque fin de semaine en un marché de bétail qu’on appelle aussi « marché-terrain ». A la veille ou au petit matin du dimanche, les éleveurs et autres commerçants de bétail quittent les localités et les villages  environnant à l’instar de Mandalia, Kournari et parfois ceux de Koundoul pour se donner rendez-vous sur ce vaste terrain jouxtant une école. Sa particularité est son caractère fugace. 

Hassana, pasteur âgé d’une quarantaine d’année, enturbanné et portant un blouson est venu de Mandalia uniquement pour vendre ses cinq béliers.  « C’est un moment que nous attendons avec impatience. L’argent que je trouve en vendant mes béliers me permet de subvenir à mes besoins pendant la semaine», informe-t-il.

A quelques mètres, Danna, un autre éleveur discute le prix avec quelques jeunes visiblement des N’Djamenois. Mais le marché n’a pas eu lieu. Ces jeunes ont proposé 20 000F et Danna leur demande d’ajouter juste 2 500F pour prendre le bélier. « Ça ne m’arrange pas sinon je vais vous le vendre » leur dit-il. Un quotidien émaillé de discussions et de causeries.

Chaque dimanche, l’endroit est mouvementé et bruyant. Des voitures 4×4, des clandomen et autres moyens de transport entourent le marché. Les clients sont pour la plupart des citadins venus de N’Djamena et qui sont soit de passage soit restent dans les jardins privés de Koundoul pour passer le week-end. Beaucoup préfèrent la viande de chèvre ou mouton pour le barbecue. Ce marché est donc un passage obligé. Mais les problèmes dont sont confrontés ces éleveurs sont l’insuffisance des infrastructures de base comme un marché à bétail fixe avec des points d’eau et aussi l’absence des agents vétérinaires pour contrôler  la santé des animaux afin de protéger les grands consommateurs de viande. Vu le rôle important et stratégique que joue le marché à bétail de koundoul, les autorités locales doivent penser à sa structuration et sa formalisation.