Au Tchad, la précarité des conditions de logement des familles est mise en évidence par quelques éléments, en l’occurrence les lieux d’aisance ou toilettes, qui sont généralement “non améliorés ou inexistants’’.

La classification du Programme commun OMS/UNICEF de surveillance de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement révèle que “globalement, la proportion des familles ou ménages tchadiens ne possédant pas de toilettes, est restée pratiquement identique ; Près de 9 ménages sur 10 utilisent des toilettes non améliorées et 7 sur 10 n’en possèdent même pas. Bref, seulement 14 ménages sur 100 ont des toilettes à l’échelle nationale’’. Cet état de choses peut être une réelle cause de contamination des sources d’approvisionnement en eau et de pollution de l’environnement pouvant être à l’origine de maladies hydriques, respiratoires, etc.

Le milieu de résidence des familles met en lumière les différences très marquées entre les villes et les campagnes. Il en ressort qu’à N’Djamena, plus précisément, plus de 45% de ménages fréquentent des toilettes, mais essentiellement des fosses avec dalle ou fûts soudés. A l’opposé, en milieu rural, la quasi-totalité des ménages (97%) utilisent des toilettes non améliorées. Dans la plupart des cas, les ménages ruraux n’ont pas des toilettes (85%) ; Ils font leurs “besoins pressants’’ à l’air libre, à la belle étoile pour ainsi dire.

L’Etat doit s’engager

Dans la construction de toilettes, l’Etat manque de volonté. Les rares toilettes construites en matériaux durables, pour usage public ou non, sont l’œuvre des ONG. On peut ainsi observer dans les 7ème, 8ème et 9ème arrondissements de la capitale, des toilettes construites par des ONG telles que PNUD, Toilettes du Monde . Ces ONG le font dans leur mission de lutter contre les maux qui éprouvent rudement les personnes les plus vulnérables et défavorisées tels que le choléra, l’insalubrité, les débordements des eaux usées, etc.

Fait probant. Même les édifices publics (Palais de justice, ministère des Affaires étrangères, hôpitaux, etc.) ne disposent des toilettes dignes de ce nom. Elles sont soient vétustes et délabrées, soient mal ou pas entretenues. La responsabilité des autorités est interpellée voire engagée même si aujourd’hui, elles peuvent se vautrer et dire qu’il y a plus important à faire que de construire ou d’aménager des toilettes pour des populations qui sont dans le besoin. Il sied de répondre qu’il faut commencer petit pour bâtir grand.

BACTAR Frank I.