SANTE – Dans le cadre de ses activités de sensibilisation sur les méfaits des médicaments de la rue et contrefaits, l’OMS et l’Ordre national des pharmaciens ont organisé une journée de réflexion avec les journalistes le lundi 16 décembre à la bibliothèque nationale.

Une journée de réflexion sur les méfaits des médicaments de la rue et contrefaits a été organisée le 16 décembre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en collaboration avec l’Ordre national des pharmaciens du Tchad (ONPT). La rencontre qui a eu lieu à la Bibliothèque nationale a pour objectif de sensibiliser les journalistes sur les risques et les règles qui régularisent le secteur de la pharmacie.

Les thématiques abordées

Plusieurs thématiques ont été au menu des discussions entre pharmaciens et journalistes. L’on peut retenir entre autres le rôle du pharmacien dans le système de santé, la lutte contre les faux médicaments et les médias, les moyens mis en place pour assurer la qualité des médicaments.

  • Le rôle du pharmacien dans le système de santé

Le premier thème a été abordé par Dr Oksom Jacques Brice, pharmacien et enseignant-chercheur. Il aborde les critères à remplir pour être un pharmacien. Selon l’obédience française, « est pharmacien celui qui fait les études pharmaceutiques pendant cinq ou six années, un doctorat d’Etat en pharmacie, soutenu une thèse en pharmacie et prête le serment Galien ». L’on peut distinguer plusieurs spécialistes de pharmacien. Entre autres, les pharmaciens d’officine, hospitalier, d’industrie et biologiste.

Le pharmacien a pour rôle de préparer et distribuer de médicaments, prescrire ou non ; il peut faire le suivi, l’ajustement et l’enseignement de la thérapie médicamenteuse en vue d’atteindre les objectifs thérapeutiques ; peut aussi faire dans l’appui dans la contraception ; de protéger la santé environnementale etc.  Oksom Jacques Brice explique enfin la fonction que joue l’Ordre des pharmaciens du Tchad.

  • La lutte contre les faux médicaments et les médias

« Les médias ont un rôle capital dans cette lutte contre les faux médicaments. Vous êtes ceux qui doivent conscientiser la population sur la situation », précise d’entrée de jeu Haroun Badawi. Tour à tour, les panelistes ont précisé le rôle que peuvent jouer les médias dans la lutte contre les trafics des médicaments de la rue.

Le rôle des médias est de relayer les bonnes informations provenant des institutions pharmaceutiques auprès de la population. Mais, force est de constaté que les « journalistes souvent font un mauvais traitement de l’information », dénonce  Oksom Jacques Brice.

  • Les moyens mis en place pour assurer la qualité des médicaments

Les moyens que les pharmaciens mettent en œuvre pour lutter contre les faux médicaments sont entre autres le circuit de distribution officiel, l’inspection pharmaceutique, le laboratoire de contrôle qualité, l’autorisation de mise sur le marché.

Des débats

Les discussions se sont concentrées sur la question des taxes qui sont imposées aux pharmaciens. « On ne peut pas faire de l’économie sur la santé. Plus on augmente la taxe, plus les pharmaciens augmentent le prix des produits et la population n’arrive pas acheter la dose normale et du coup, une résistance microbienne se crée. On doit revenir au bon sens », réclame le président de l’Ordre national des pharmaciens, Haroun Badawi.

Les journalistes, dans leurs diverses interventions, ont relevé le faible appui technique de l’ordre des pharmaciens et de l’OMS dans le traitement des informations. C’est à cet effet qu’ils ont recommandé ce qui suit au gouvernement,

  • il faut veiller à l’application de la loi n°24 régissant le métier de pharmacien au Tchad ;
  • exonérer le prix des produits pharmaceutiques ;
  • mettre sur pied un mécanisme de contrôle et de circulation des médicaments ;
  • renforcer la capacité de l’ordre national de pharmacien à travers l’équipement et la formation.

Aux pharmaciens,

  • il faut plaider auprès des décideurs et du gouvernement pour un service qualité ;
  • pérenniser les rencontres avec les hommes des medias ;
  • élargir les cadres de rencontre en y incluant les leaders d’opinion et les membres de la société civile et organiser des manifestations culturelles et sportives en vue de sensibiliser la population.

C’est plus d’une quarantaine de journalistes du public et privé qui ont été informés sur le sujet. Au sortir de cette rencontre, un réseau des journalistes amis de la pharmacie a été mis sur pied pour maintenir des échanges constants entre les professionnels des médias et les pharmaciens. Ceci afin de mettre fin à la commercialisation des faux médicaments et contrefaits.