Après sa mise sous tutelle de l’administration provisoire par le ministère de l’Éducation nationale, le 8 décembre dernier, le Complexe Scolaire International Bahar (CSIB), autrefois Complexe Scolaire International Tchad-Turc (CSITT), appartenant à la société Bahar, passera demain samedi 23 décembre 2017 aux mains de la fondation étatique de l’Etat Turc « Maarif ».  Cet établissement privé implanté au Tchad depuis 2001 appartient à des investisseurs privés turcs soupçonnés par leur pays d’appartenir au mouvement Hizmet, est convoité par Ankara, depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016.

Entretemps, le mardi 19 décembre 2017, les promoteurs de cette école ont été convoqués par le directeur général adjoint de la Police nationale qui leur a signifié de façon verbale qu’ils doivent quitter le Tchad dans les 48 heures qui suivent. Les fondateurs du Complexe Bahar obéissants, ont quitté le pays pour respecter l’injonction, mais ils estiment que l’école reste leur propriété et promettent de se battre pour l’obtenir.

En effet, depuis l’annonce de la visite officielle du président de la Turquie au Tchad, pour le 26 décembre prochain, les choses se sont accélérées pour la remise de ces écoles à la fondation Maarif. Tout a commencé après l’audience accordée par le chef de l’État à un envoyé spécial d’Erdogan en fin novembre 2017. Celui-ci aurait demandé au chef de l’État tchadien de choisir entre ces écoles et la coopération bilatérale avec la Turquie. Ainsi après cette rencontre des instructions aurait été donnée pour que ces écoles ne « soient pas sources de discorde entre N’Djaména et Ankara ».

Depuis plus de deux semaines, les techniciens du ministère de l’Éducation nationale ont accéléré le processus. Des mécanismes ont été mis en place pour que ces écoles soient remises à la fondation Maarif. Des parents d’élèves, des élèves et des anciens élèves de ces écoles ont exprimé leur mécontentement, mais finalement cette décision est tombée. Cependant, beaucoup se posent des questions sur l’avenir de l’école. La qualité de l’enseignement sera-t-elle la même ? Les parents d’élèves auront-ils confiance ? Les anciens promoteurs s’arrêteront-ils là après autant des investissements privés ? À toutes ces questions, il est difficile de répondre.