Les victimes du régime Habré ont organisé une journée porte ouverte au cours de laquelle récits, témoignages et dons ont ponctué les échanges avec le public n’djamenois.  

Cette journée porte ouverte et de don a été l’opportunité pour des membres de l’Association des victimes de crime du régime d’Hissein Habré (AVCRHH) et aussi d’autres victimes de s’exprimer librement et, surtout de faire des témoignages des moments douloureux  et inoubliables de leurs histoires. Elle a permis aux différents représentants des associations d’échanger en direct avec les victimes.

Les victimes, frappées par l’émotion, ont tour à tour rendu leurs témoignages, larmes aux yeux. « Je prends la parole pour faire un témoignage de ce qui s’est passé précisément le 02 octobre 1984 à Sarh au sud du Tchad. En effet, ce soir-là aux environs de 18h les militaires se sont présentés chez nous et ont enlevé mon père. Ils l’avaient conduit à quelques mètres de la maison et j’ai vu comment il a été torturé, ligoté et ensuite déposé dans un pick-up pour être conduit dans une école de télécommunication à Sarh où il a été exécuté. Ensuite ces mêmes militaires sont revenus chez nous quand j’étais seule dans ma chambre, cinq se sont jetés sur moi et m’ont violée », témoigne une victime directe.

Selon le président de l’Association des victimes de crime du régime d’Hissein, Habré Clément Abaïfouta, cette journée porte ouverte et de don vise à conscientiser la population sur la souffrance qu’endure les victimes. «Cette main de solidarité agissante aux victimes témoigne d’une prise de conscience des Tchadiens épris par le respect des droits de l’Homme qui aspirent au respect du droit. Disons tous simplement que cette lutte devient dès lors notre préoccupation  commune. »

Il faut noter que les victimes indirectes, les veuves et les orphelins ont eux aussi exprimés leurs mécontentements au cours de cette journée porte ouverte. Ils réclament une justice digne de son nom.

Dans son intervention, le 5ème vice-président de l’Assemblée nationale Oumar Ibin Daoud, tout le peuple tchadien a été victime du régime Habré. « Nous avons tous vécu ces moments difficiles, sauf ceux qui n’ont pas déposé leurs plaintes. Rien que le slogan ¨Celui qui s’attaque à Hissein Habré, s’attaque au lionceau et sera dévoré¨ on se sent victime », relève-t-il. 

Il a par la même occasion déclaré  qu’il est de tout cœur avec eux, et demande au gouvernement d’exécuter la décision de la justice afin que les victimes entrent dans leurs droits.  

A cette journée porte ouverte, il faut souligner qu’une caisse est ouverte pour recevoir des dons.

Djimhodoum  Serge et Noudjimadji Perline, stagiaires