JOURNÉE MONDIALE – Le Tchad, à l’instar des autres pays du monde, célèbre ce jour 05 octobre, la journée mondiale des enseignants. Une occasion pour la plateforme des syndicats du secteur de l’éducation de faire la lumière sur la situation des enseignants et du système éducatif tchadien.

Célébrée le 5 octobre de chaque année, la journée mondiale des enseignants est placée cette sous le thème « les enseignants : mener en temps de crise, repenser l’avenir ». Cette journée soulève le débat sur les aptitudes des enseignants et les compétences à adopter afin de répondre aux nouveaux défis de Covid-19. Les enseignants ont saisi cette occasion pour faire la lumière sur la situation de l’enseignant et du système éducatif au Tchad.

Pour le président du comité d’organisation de la journée, Mohsine Adam, « c’est une occasion pour toute la communauté éducative de valoriser la profession enseignante ». Même son de cloche de la part du secrétaire général provincial de N’Djamena du Syndicat des enseignants du Tchad, Mbayana Laoukoura, qui affirme que cette journée constitue l’occasion idéale pour saluer « l’engagement remarquable des enseignants du monde en général et ceux du Tchad en particulier qui se sacrifient pour la réussite de l’éducation des enfants » dit-il.

Mbayana Laoukoura a souligné la question de la qualité de l’enseignement au Tchad et la situation dans laquelle les enseignants exercent leur métier. Pour lui, ceux-ci travaillent dans un climat défavorable qui est caractérisé par la précarité et des mesures impopulaires qui stagnent leur carrière. A cela, il ajoute aussi « la pléthore des élèves dans les classes qui serait une source de propagation de la pandémie de coronavirus, exposant l’élève aux mêmes risques que le corps enseignant ». Sur ce, il appelle le gouvernement tchadien à créer plus de structures d’accueil.

Depuis quelques années, l’école tchadienne est affaiblie sur presque tous les plans. A cet effet, le Secrétaire général provincial de N’Djamena estime que ce fait est dû au recrutement par quantité sans tenir compte de la qualité du corps enseignant. C’est dans ce sens qu’il demande à la commission chargée de l’intégration à la fonction publique des 20.000 jeunes de faire ce recrutement sans discrimination.
« Oui recruter mais il faut de la qualité car depuis plusieurs décennies, les recrutements sont basés sur le népotisme et la géopolitique sans tenir compte du genre, de la qualité et cela a déséquilibré le système éducatif avec des enseignants non qualifiés. Nous disons aussi qu’il faut redéfinir en priorité de nouveaux profils d’enseignants et surtout de professionnels d’encadrement de qualité pour la renaissance de l’école tchadienne », déclare-t-il.

Il dénonce par là le manque de considération dont sont victimes les enseignants. Mbayana Laoukoura énumère à ce sujet « l’Audit de diplôme, la situation des enseignants retraités qui reste jusqu’à présent précaire, le contrôle de l’inspection générale d’Etat sans résultats fiables ». La plateforme syndicale revendicative pointe aussi du doigt la non-prise en compte de ses propositions dans le cadre de l’amélioration du système éducatif par le gouvernement. A cela, il faut ajouter l’application intégrale du reste des points de l’accords du 09 janvier, l’implication des syndicats dans le recrutement de leurs confrères et le versement des primes des enseignants qui constituent entre autres les recommandations de la plateforme.