Réunis ce 13 juin 2018 en assemblée générale au Palais de justice de N’Djamena, avocats, huissiers et notaires  décident de durcir le ton. A l’unanimité, ils ont décidé de déclencher une grève illimitée sur toute  l’étendue du territoire national.

La grève déclenchée le 7 juin passé prend fin ce 13 juin 2018. A l’Assemblée générale de ce matin, les professions libérales judiciaires sont confuses. « On ne sait pas encore si réellement le commandant de la gendarmerie de Doba est démis de ses fonctions », dit un avocat. Pour son collègue notaire, « le gouverneur déjà relevé de ses fonctions n’a pas d’immunité donc qu’est-ce qui empêche sa traduction en justice ? » s’interroge-t-il.

Ainsi les notaires, avocats et huissiers de justice décident de jeter leurs toges jusqu’à ce que ces personnes soient traduites réellement en justice. Malgré des séances de rencontre avec les autorités tchadiennes, notamment le ministre de la défense qui a rassuré que les militaires impliqués seront remis à la justice pour répondre de leurs actes, la situation s’empire avec la grève qui devient illimitée.

En outre, les professions judiciaires libérales décident d’attaquer la décision du ministre en charge de la sécurité portant interdiction de la marche dite « judiciaire » prévue pour le samedi prochain. Elles  trouvent l’arrêté nul car, il n’a pas été notifié aux initiateurs de ladite marche. « Dans l’ampliation l’ordre des avocats n’apparaît pas donc on ne nous a pas encore notifié que notre marche est interdite »,  dit Me Emmanuel Koumtog,  secrétaire de l’Ordre des avocats.