Ce 5 septembre, les leaders religieux, les chefs traditionnels et coutumiers et le bureau exécutif de la Céni, ont signé un document cadre pour les élections apaisées au Tchad. Cette signature marque la mise en place du Cadre de concertation entre les différentes entités qui s’engagent pour des élections pacifiques.

Représentants de la Céni, de l’Entente des églises et missions évangéliques au Tchad, de la Conférence épiscopale du Tchad, du Conseil supérieur des affaires islamiques et du Haut conseil des collectivités territoriales décentralisées, tous ont apposé leurs signatures à ce document qui met en place le cadre de concertation. 

« Nous vous avons réunis pour vous dire juste qu’à travers cette rencontre, c’est le lancement de la phase de sensibilisation prévue dans le chronogramme de la Céni. Nous avons voulu le cadre de concertation avec les religieux et les chefs traditionnels, pour la bonne et simple raison que depuis la mise en place de la Céni le 4 avril 2019, le Tchad a résolument amorcé le processus devant conduire à l’organisation des prochaines élections », a ainsi justifié Kodi Mahamat Bam, président de la Céni à la première réunion préparatoire, tenue le 2 septembre. Mais, a-t-il poursuivi, « que vaut la sensibilisation si nous ne rencontrons pas les responsables des chefferies traditionnelles, les leaders religieux que vous êtes ? » S’est-il interrogé. « Parce que votre voix porte, parce que nous sommes tous vos troupeaux. Parce que naturellement, vous pourriez par votre génie personnel et votre statut, constituer pour nous un gage de paix, de stabilité pour éviter les éventuels conflits qui peuvent survenir. Personne ne le souhaite mais tout peut arriver et nous nous en remettrons à vous », a détaillé Kodi Mahamat Bam.

Ce 5 septembre, toutes les entités précitées, ont approuvé le contenu du document  et s’engagent à travailler main dans la main pour que les élections ; avant, pendant et après, soient apaisées.

Après la signature du document, l’Abbé Achille Djimwoï Teldjim, représentant de la Conférence épiscopale du Tchad, précise que partout en Afrique, les périodes électorales aboutissent à des manifestations, des mécontentement au sujet des résultats donc « il va falloir qu’il y ait au moins des personnes qui veillent pour qu’il y ait une certaine paix. C’est en ce sens que la Céni en pensant, a fait recours aux leaders religieux pour qu’ils puissent aider, donner des conseils afin que les élections puissent se passer dans de bonnes conditions ».

Les leaders religieux pas là pour un regard partisan

Les leaders religieux acceptent donc d’accompagner la Céni dans la conduite de ce processus électoral en signant le document cadre. Mais, précise Batein Kaligué, Secrétaire général de l’Entente des églises et missions évangéliques au Tchad, cette signature n’enlève en rien la neutralité des religieux vis-à-vis de la politique. « Nous signons cette convention parce que nous serons en amont et en aval. La Céni doit comprendre que les religieux sont là avec elle, avec un regard particulier. Pas un regard complice, moins encore un regard partisan parce que tous les composants du pays sont membres de nos églises et nos mosquées. Donc Nous devrions être honnêtes, francs, dire ce qu’il faut et suivre ce qu’il faut », assure le SG de l’EEMET.