A l’issue d’une assemblée générale tenue le vendredi 13 mai 2016, dans la salle d’audience du palais de Justice de N’Djaména, les magistrats du Tchad engagent des actions d’envergure si, jusqu’au jeudi 19 mai prochain, des solutions appropriées ne sont pas apportées à leurs revendications.

Le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT) revendique le versement intégral et sans délai des arriérés de prime de rendement pour l’exercice 2015 aux magistrats. Il exhorte les ministres de la Justice et des Finances à rendre effectif l’impact financier du reversement de certains magistrats dans la nouvelle grille. Le SMT demande en outre, l’arrestation et la mise à la disposition de la justice, de l’auteur de l’agression physique sur le juge de Paix de Baga-Sola et de l’ex-gouverneur du Batha.

Le secrétaire général du SMT, M. Djonga Arrafi, explique au quotidien Le Progrès que, le juge de paix de Baga Sola a été agressé  par un militaire, le 12 mars 2016, pour avoir simplement fait dénoncer des pistes de narcotrafiquants, qui seraient peut-être, ses protégés. A cause de la condamnation et de l’arrestation de ces narcotrafiquants, ce militaire, après avoir engueulé le juge de Paix de Bagasola dans son bureau, le trouve au marché et l’agresse devant le public. Pour le cas de l’ex-gouverneur du Batha, M. Adam Nouky Charfadine, il s’était interposé contre un ex-procureur de la République près le tribunal d’Ati, pour demander son départ à la suite de certains jugements, rappelle-t-il. Le gouverneur a été entendu à la Cour d’Appel d’Abéché, dont dépend le tribunal d’Ati, puis est rentré libre rapporte le secrétaire général du SMT.

En ce moment, La plainte du juge de Paix de Baga Sola contre le militaire est arrivée depuis pratiquement un mois au parquet général à N’Djaména, apprend-on. «Nous nous sommes approchés du parquet général, qui a déjà saisi le chef d’Etat-major général des Armées, qui aurait appelé ce militaire puis lui aurait recommandé encore de regagner son poste. C’est pourquoi, nous sommes arrivés dans une phase de non retour», renseigne M. Djonga Arrafi. Pour le SMT, la main portée sur un magistrat constitue une atteinte à l’intégrité même du corps. Il déplore que, les magistrats, dans l’exercice de leurs fonctions, soient, le plus souvent, victimes d’agissements d’agents de forces de l’ordre parlant plutôt le langage des armes à la place du langage de la loi.

Soutenant que, tout homme victime d’un traitement inhumain et dégradant peut traduire l’auteur devant les instances judiciaires, M. Djonga Arrafi s’étonne qu’on ne puisse pas mettre la main sur une personne ayant agressé un magistrat dans l’exercice de ses fonctions.