La  gestion des ordures dans la ville de N’Djamena laisse à désirer. En pleine ville, des ordures sont déposées ça et là, indisposant les populations environnantes. Cette situation crée parfois des problèmes de santé à ces dernières.

Un calvaire quotidien  dont la fin ne semble se profiler à l’horizon. La belle N’Djamena présente principalement deux images contrastées.  Celle d’une  capitale qui se développe et se modernise et l’autre, des quartiers, des bas quartiers dont leurs populations sont parfois abandonnées à leur triste sort. Entre ces décalages, d’un côté ou de l’autre, se pose avec acuité la gestion des ordures, l’une des tâches régaliennes de la mairie. Hélas ! Elle ne prend pas à bras le corps ce problème.

Les ordures, issues principalement des ménages et des petits commerces sont jetées dans des dépotoirs sauvages ou en pleine rue. Parlant de ces dépotoirs, ils sont visibles un peu partout dans la ville.  Quelques uns retiennent notre attention. Le premier, heurte toute âme sensible. Il est situé juste derrière l’hippodrome, au quartier Ardep-Djoumbal. Là, malgré les odeurs et autres immondices, des individus fouillent, retournent les saletés pour essayer d’en ressortir des objets réutilisables. A côté, se sont installés des vendeurs de fagots et d’autres petits commerces.

Oumar, résidant aux alentours du dépotoir nous confie qu’ils vivent un calvaire quotidien : «  nous respirons de l’air pollué par les odeurs et autres fumés venant de ce dépotoir. On est obligé de faire avec malgré que nous connaissons fréquemment de problèmes de santé. Nos yeux par exemple, nous brûlent souvent à cause de ces saletés venues de différents ménages de la place ». Quand nous évoquons le rôle de la mairie dans tout cela, Hissein, assis sur un banc, sursaute et lance en se tenant debout. « Il y a deux ou trois agents de la mairie  qui viennent pour juste observer l’ambiance et repartent », se désole-t-il.

Entre temps, de l’autre côté de ce dépotoir, des jeunes désœuvrés enlèvent des bouteilles en plastique. « C’est pour les revendre ! Vous voyez, c’est dans  ces bouteilles que l’eau ou les jus d’oseille seront servis aux gens », déplore Mahamat, un autre habitué des lieux. Il ajoute, « ces gens vivent et se multiplient ici, d’une manière ou d’une autre, ce dépotoir les sert malgré tous les problèmes d’hygiène et de santé ».

A côté du pont reliant Ardep-djoumbal à Pari-congo, des tas d’ordures sont également visibles. Un homme qui requiert l’anonymat, se dit impuissant face à cette situation. Un peu devant, un passant balance: «  la mairie n’est bonne que pour prélever les taxes. Regardez leur camion, ils sont venus déranger les boutiquiers alors qu’ils ne font rien ». Des situations similaires sont observées derrière le siège de la STPE, située au quartier Moursal ; derrière le stade de Pari-congo et dans les différents marchés de N’Djamena.

NDALET POHOL-GAMO