JUSTICE – Me Alain Kagonbé et les déguerpis du quartier Nguéli ont fait la lumière sur la situation qui prévaut sur le nouveau site du quartier Toukra, ainsi que la non-indemnisation des victimes de déguerpissement. C’était au cours d’une conférence de presse animée le week-end dernier.

Le comité de crise des déguerpis de Ngueli a tout d’abord fait le point sur la situation qui prévaut sur les “sites de Toukra”, quartier situé à la sortie sud de N’Djamena.

Après leur déguerpissement du quartier Ngueli, les victimes ont bénéficié de l’octroi des parcelles au quartier Toukra. Un don officiel de l’Etat qui est aujourd’hui au cœur d’un conflit entre les déguerpis et des tierces personnes se réclamant propriétaires desdits sites.

Selon le comité de crise, ces tiers sont entre autres des “Boulama”(chefs traditionnels NDLR), quelques individus et le maire du 9e arrondissement. “Ces derniers vendent les parcelles que l’Etat a attribué aux déguerpis de Ngueli. Ils ont fait des nouvelles attributions à leurs frères et sœurs puis à certains commerçants en dehors de la CATZU pour semer une confusion totale”, a précisé le comité de crise.

Les déguerpis de Ngueli dénoncent, selon leur propre terme, “des agissements intempestifs sur les deux sites, par les agents véreux du service cadastre, ceux de MATHU et des ex-exploitants des champs.” Pour eux, ces derniers les empêchent non seulement de jouir de ces lopins de terre mais aussi les trainent devant les commissariats, les brigades et devant le juge de paix, demandant la suspension des travaux et leur expulsion des deux sites.

Autre chose, le comité a laissé entendre qu’il a “été surpris de constater avec un grand regret que l’Etat qui a brandi le motif de sécurité pour les exproprier, a plutôt bradé leur ancien site de Ngueli à l’entreprise française Bolloré et cela sans une juste et préalable indemnisation.” Le comité se dit aussi très préoccupé par la situation des victimes qui n’ont pas été prises en compte par le MATHU.

Eu égard de ces problèmes, le comité demande qu’une solution soit trouvée d’urgence à ce problème qui selon lui, risque de dégénérer.

L’intervention de leur avocat, Alain Kagonbé, a porté sur la présentation de document attestant que le site de Ngueli est une propriété de l’entreprise Bolloré. Selon lui, c’est une affaire d’expropriation et non un déguerpissement. Kagonbé appelle à une réparation de tous les problèmes en cours afin que ces clients estimés à plus de 37 000 personnes puissent rentrer dans leurs droits.

Les échanges avec la presse ont permis de savoir que ce sont plus de 12 000 concessions qui ont été détruites au cours du déguerpissement de Ngueli en juin 2013. Les déguerpis revendiquent 98 milliards comme coût des impenses par rapport à tout ce qu’ils ont subi jusque-là.