Pénurie des hydrocarbures, on n’en parlera jamais assez. Recharger du gaz butane dans les stations-service ou les boutiques se complexifie de plus en plus. Ménages et industries se voient ainsi privés d’énergie pour leurs fonctionnements.

Difficile de trouver le gaz butane à N’Djamena pour ne pas dire au Tchad. Il y a quelques semaines, le ministre de l’Energie et du Pétrole, Boukar Michel, a rassuré la population depuis la raffinerie de Djermaya, que la pénurie du gaz ne sera qu’un mauvais souvenir.

Quelques jours seulement après cette déclaration que les tchadiens qualifient de fallacieux, la pénurie, cette fois-ci de gaz butane, refait surface. Il suffit de faire un tour dans les différents quartiers ou les différentes stations d’essence où l’on vend les bonbonnes de gaz pour se rendre à l’évidence.

Il est 08h ce 6 octobre 2018, station Total de Walia Hadjarai. Une masse importante de personnes est venue chercher les bonbonnes de gaz pour les travaux ménagers, mais il n’est pas facile d’en trouver.

Djikoloum, jeune de 14 ans est envoyé par sa mère pour recharger une bouteille de gaz butane dans ladite station. « C’est pas facile. Il faut faire des heures pour espérer trouver une bonbonne de gaz et c’est souvent la même chose »,  se plaint-il. A quelques mètres de lui, se trouve une jeune femme, qui attend aussi patiemment l’arrivée de ces bonbonnes, mais dans la colère. « Le gouvernement nous oblige à utiliser le gaz butane pour la cuisine, mais trouver ce gaz c’est tout un problème. Je regrette même de m’être lancée dans cette aventure. J’étais à l’aise avec le charbon de bois que j’utilisais », s’offusque-t-elle dans la foule.

Faut-il se passer des bois de chauffe et du charbon au détriment du gaz butane ? Question qui laisse perplexes les foyers à N’Djaména. Dénémadji Alice est ménagère et mère de 4 enfants. Elle était une grande utilisatrice de gaz butane. Cependant, depuis que recharger du  gaz à N’Djaména est devenu est problème, elle a à embrasser le charbon de bois qui coûte entre 150Fcfa et 300Fcfa le tas. « C’est depuis 2010 que j’ai commencé à faire la cuisine avec le gaz butane. Mais sincèrement dit cette situation me dépasse. Maintenant je suis obligée de faire la cuisine avec le charbon et j’avoue que c’est nettement bénéfique », affirme-t-elle avec un léger sourire aux lèvres.

Certaines industries qui utilisent du gaz voient leurs activités interrompre momentanément. Certaines sources que la pénurie du gaz serait à l’origine de l’augmentation du prix de la baguette de pain.

Pour les citoyens Tchadiens, la fin du problème d’énergie au Tchad n’est pas pour demain ni pour l’après-demain mais l’avenir nous dira.