La cour d’appel de N’Djaména a libéré provisoirement le directeur de publication du journal Salam Infos, Martin Inoua Doulgué. Le verdict sur la demande de  mise en liberté provisoire est tombé ce mardi 21 avril 2020. Après le verdict il y a eu les plaidoiries des deux parties et la réquisition de la procureure  générale.

Il est 9H45mn lorsque la cour est annoncée. Les avocats de Martin Inoua et ceux de Toupta Boguena vientent au box avec leurs clients respectifs. Le président de la 5e chambre dévoile alors son intention de  rabattre le délibéré de mise en liberté provisoire car un de ses conseillers est malade.

Après quelques murmures avec les avocats, le juge finit par donner le verdict favorable au journaliste qui retrouve une liberté provisoire.

4 heures de plaidoiries

Ce sont les avocats de Martin Inoua Doulgué qui sont les premiers à plaider. Ils font remarquer que leur client Martin Inoua Doulgué et sieur Abderamane Koyom n’ont jamais été appelés par le tribunal à la citation.  Pour eux il y a nullité de procédure. «  Aucune enquête préliminaire n’a été menée pour démontrer qu’il y a eu association de malfaiteurs » dit Me Dilyam. Il y a défaut de citation selon lui et demande la relaxe pour infraction non constituée.

Dans sa réquisition madame le procureur général près la cour d’appel de N’Djaména s’interroge : comment les prévenus Abderamane Koyom et Martin Inoua Doulgué sont condamnés des faits reprochés à eux ? lesquels faits ? dénonciation calomnieuse ou diffamation ?

Pour elle, Abderaman Koyom a reconnu dés le début de la procédure qu’il a produit un article dans lequel une ancienne ministre est accusée de lesbianisme. «  C’est un délinquant primaire, il faut requalifier les faits en injure au lieu de diffamation » dit la procureure générale .

Dans sa réquisition sur Martin Inoua Doulgué, la procureure générale trouve que la décision du tribunal n’est pas motivée. « Il n’y a pas délit d’association des malfaiteurs . Pour le délit de diffamation, Martin Inoua Doulgué a juste relayé les propos d’un avocat au cours d’un point de presse. Je demande la relaxe pure et simple du prévenu » clame-t-elle.

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Martin Inoua Doulgué n’est pas poursuivi en qualité de journaliste

Avocats de Toupta Boguena

Dans leur plaidoirie, les avocats de Toupta Boguena ont soulevé quelques exceptions en ce qui concerne les propos des avocats adverses.

Me Allahta Amos dit : «  Inoua n’est pas poursuivi en qualité de journaliste ».  Il trouve que le directeur de publication de Salam Infos ne répond aux caractéristiques d’un journaliste. «  l’ordonnance 025 dit pour etre journaliste , il faut sortir d’une école de journalisme, avoir un diplôme universitaire » avance Me Amos en précisant qu’Inoua ne dispose d’aucun de ces éléments précités.

Pour les avocats de Toupta Boguena, c’est le refus de leur cliente de recruter Martin Inoua Doulgué comme chargé de presse à l’Autorité du Bassin du Niger qui lui a valu toutes ces humiliations. «  Ma cliente, enseignante et chercheure n’a pas pu reprendre les cours dans les facultés de Farcha.  Elle a des hautes fonctions à l’étranger, elle ne peut s’y rendre car elle fait l’objet d’une campagne de dénigrement » souligne l’un des avocats.

Pour réparer tous les torts que leur cliente a subis, les avocats de Toupta Boguena demandent que la cour d’appel revoit les dommages et intérêts à 300 millions de FCFA. Ils demandent aussi la confirmation de la décision de la première instance.

Le verdict est attendu pour le mardi 28 avril