La pratique dangereuse de la médecine traditionnelle sur le territoire tchadien a fait l’objet d’un point de presse fait par l’inspecteur général du Ministère de la Santé Publique, Abderamane Mbodou Choukou, ce jeudi.

Ce point de presse est fait suite à un constat selon lequel des personnes de moralité douteuse mettent à rude épreuve la médecine traditionnelle et le système de santé. Selon l’inspecteur général, Abderamane Mbodou Choukou, “certains individus dûment inscrits à la Fédération nationale des Associations des praticiens de la médecine traditionnelle au Tchad, sous prétexte de prodiguer des soins traditionnels, sillonnent villes, villages et ferricks. Ces individus de moralité douteuse constituent un vrai danger pour la population rurale d’une part et pour le système de santé d’autre part. Car ils ne proposent ni médecine traditionnelle ni médecine conventionnelle”.

En faisant ce point de presse, le ministère de la Santé publique souhaite requérir les avis des uns et des autres pour éviter que les charlatans continuent à se livrer à des pratiques d’escroquerie de la population et de prendre par conséquent les mesures qui s’imposent.

Ces charlatans, selon l’inspecteur générale du ministère de la santé, sont bien organisés. « Ils disposent d’un ordinateur potable, d’un tensiomètre, d’une clé USB et d’un analyseur quantum de résonance magnétique. Ils prétendent diagnostiquer toutes les maladies et avec une liste des produits pharmaceutiques, proposent un traitement à un coût très exorbitant. Ces individus sont tout simplement des charlatans qui escroquent la population et mettent en péril le système de santé. »

Pour étayer ses propos, l’inspecteur a donné un exemple palpable.Un groupe de tradipraticiens de nationalité camerounaise, inscrit à la Fédération nationale des Associations des praticiens de la médecine traditionnelle, muni d’un ordre de mission et d’une autorisation de circuler exerce leur art dans la localité de Ngouri, province du Lac. Cette équipe de tradipraticiens escroquent la population.

La descente de l’équipe de l’inspection générale du Ministère de la Santé Publique ce 10 mars 2019 a permis de saisir tous les matériels et les produits pharmaceutiques dont leur utilisation est formellement interdite aux tradipraticiens à moins qu’ils soient diplômés de la formation moderne.