Suite au lancement de la rentrée scolaire 2018-2019 par le ministre de l’Education hier au lycée collège évangélique de N’Djamena, quelques enseignants ont réagi. Pour eux, l’acte du chef de département de l’Education nationale est assimilable à du mépris vis-à-vis des enseignants grévistes et à la négligence du secteur de l’enseignement public. Voici leurs réactions. 

Abdraman Amadou, enseignant :C’est un grand mépris vis-à-vis des enseignants et des parents d’élèves. Le fait que le ministre aille dans un établissement privé pour lancer la rentrée scolaire est sans précédent. C’est pour montrer à la face du monde que tout marche bien dans ce pays qu’il est contraint d’aller dans un établissement privé. S’il avait essayé dans le public, il allait mordre dans la poussière”.

Dieudonné Djekoura, enseignant :Je suis très surpris en tant qu’enseignant de constater que le ministre vienne dans un établissement privé pour lancer la rentrée pédagogique. Je ne comprends pas est-ce qu’on est en train de confondre les domaines. On est dans le public ou dans le privé ? Je crois que le ministre doit faire la part de choses. J’aurais aimé qu’il choisisse le lycée Eboué ou le collège de Boutalbagar mais pas un établissement privé. Même si c’est la grève, le ministre devait du moins essayer dans le public”.

Mme Nenodji Kambaye Mbangmadji, enseignante : “Vu la grève qui sévit dans le secteur public, normalement la rentrée scolaire ne doit pas être lancée. Mais en lançant la rentrée dans un établissement privé, le ministre a confondu le privé au public. Je considère l’acte de non effet. C’est une manière de privatiser peut-être le secteur d’enseignement public”.

Onmal Mbaingar, enseignante : “On ne peut pas lancer la rentrée dans une école privée. Ça doit être fait dans le public. Tel que le ministre l’a fait, c’est une négligence du domaine de l’Etat au détriment du privé”.