Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena Youssouf Tom a présenté à la presse ce 3 juillet 2019 sept présumés auteurs de faux et usage de faux. Parmi les sept présumés faussaires, se trouvent le directeur général du ministère des Affaires étrangères et son collègue directeur des Tchadiens de l’étranger.

C’est un réseau mis en place pour libérer un Tchadien arrêté au Bénin au mois d’avril dernier. Le Tchadien a été arrêté avec un container de produits psychotropes en provenance de l’Inde. Les produits illicites sont estimés à plus 7 milliards de franc CFA, selon le procureur de la République prés le tribunal de grande instance de N’Djamena, Youssouf Tom.

Ce vaste réseau de vente des produits psychotropes a entamé des démarches en falsifiant des documents administratifs tchadiens pour demander sa libération. Plusieurs actes officiels ont été établis notamment un bon de commande du ministère de la Défense. Dans leur forfait, les présumés faussaires ont dit que les produits psychotropes sont destinés à l’armée nationale tchadienne (ANT). C’est là où il y a vraiment un hic, dit le procureur Youssouf Tom.

Dans les documents saisis, il y a des cachets falsifiés du ministère de la Défense nationale. Cette affaire a pour but de nuire le Tchad surtout l’armée, dit le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena. La bravoure de l’armée tchadienne est historique, souffle-il.

La participation du DG des Affaires étrangères et le directeur des Tchadiens de l’étranger

Les deux responsables du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Coopération internationale et de la Diaspora ont tenté de faire libérer le Tchadien détenu au Bénin par la voie diplomatique. Ils ont écrit des correspondances pour demander au consul du Tchad pour lui demander d’engager des procédures pour obtenir la libération du Tchadien arrêté à Cotonou. Car, justifient-il, il est un grand commerçant fournisseur du ministère de la Défense nationale. Ainsi les deux responsables du ministère des Affaires étrangères ont instruit le consul d’intercéder dans l’affaire et procéder à sa libération parce que les produits saisis au Bénin appartiennent au ministère de la Défense du Tchad.

Comment l’affaire a été découverte?

Selon le commandant de la compagnie de la gendarmerie (Compagent) adjoint de la légion N°10 de N’Djamena, ce réseau dispose assez de moyens et a tenté de le corrompre avec 100 millions de franc CFA s’il arrive à les aider. C’est de là que le bâteau a commencé par couler. “ C’est un de mes sources qui m’a informé que des gens veulent un document de la Justice pour libérer un de leurs frères arrêté au Bénin. Il a même dit que ces personnes sont prêtes a donné 100 millions de Fcfa. C’est ainsi que j’ai saisi ma hiérarchie et mené l’enquête jusqu’à arriver au ministère des Affaires étrangères” explique le CES Mahamat Saleh Ali Sakine

Les sept présumés auteurs de faux et usage de faux sont déférés ce 3 juillet au parquet.