Le centre de Protection maternelle et infantile (PMI) de Koumra est le seul centre dans la province du Mandoul qui prend en charge des enfants malnutris, orphelins et prématurés. Le PMI ne fonctionne que grâce aux dons des ONGs et des personnes de bonne volonté. Mais ces derniers commencent à se faire rares pendant que le centre sauve des vies et donne de l’espoir à la population du Mandoul et d’autres provinces du Sud du pays.  

9 heures, la cour du centre est clairsemée ; c’est l’heure du repas. Les mamans tenant les enfants entre les bras sont alignées en file indienne devant la cuisine pour prendre chacune, un gobelet de bouillie enrichie pour son enfant. « C’est une bouillie composée de sorgho, soja et citron qu’on donne à 9 heures et une autre à 6 heures composée de lait, sucre et huile d’arachide. Ça permet à ces enfants malnutris d’avoir de la force », explique Neloumsei Anne, fille de salle et cuisinière.

Stéphane à 2 ans. Ses orbites sont anormalement creuses. Il dort la main sur la joue, des plaies boursouflent ses lèvres. « Le centre nous a fait du bien sinon mon enfant est déjà mort », commente sa mère. Ils sont venus du canton Matkaga, à 25 km du centre.

Par contre, la petite Patricia, âgée de 11 mois, qui a déjà fait 13 jours dans le centre, commence à retrouver le sourire. « Elle avait la diarrhée, elle pleurait la nuit, elle avait mal au ventre. Mais depuis que nous sommes ici sa situation s’est améliorée », explique sa mère, Nicole, venue du canton Mouroumgoulaye.

Selon Melara Christine, responsable du centre et infirmière, plus de 1.145 enfants dont 250 souffrant de malnutrition ont été hospitalisés au cours des ces 6 derniers mois. « Avec la crise socio-économique qui sévit au pays et le faible rendement des récoltes pour la majeure population du sud du Tchad, le sevrage brusque, les grossesses rapprochées et multiples et aussi la pauvreté sont entre autres les causes de la malnutritions » explique la responsable du Centre.

« Malheureusement, notre partenariat avec Morija Suisse arrive déjà à terme. C’est Morija qui nous apporte le lait et certains produits de soins mais cette année nous n’aurons pas tout ça », regrette-elle.

Outre, le PMI ne compte que 12 personnes dont une seule infirmière. Le reste du personnel n’est composé que des filles de salles, des gardiens, administrateurs etc. Le manque des produits de soins et certains matériels médicaux sont à signaler.

Le PMI est créé en 1989 par le couple Jean Pierre et Monique Burkhardt. Il est placé sous la direction de l’association Betsaleel  et en partenariat avec Morija Suisse.  Il s’occupe essentiellement des couches sociales vulnérables.