N’DJAMENA, 10 février (Xinhua) — L’ancien chef rebelle tchadien et ancien ministre de la Défense nationale, Mahamat Nour Abdelkérim, a déclaré, lundi à Xinhua, sa joie de rentrer dans son pays natal, après de longues années de brouille avec le régime du président Déby Itno.

“C’est un jour de joie”, a indiqué M. Mahamat Nour Abdelkérim à l’issue d’une “rencontre presque familiale” que lui a accordée le chef de l’Etat tchadien à N’Djaména, capitale du Tchad.

L’ancien ministre de la Défense a ajouté avoir trouvé en son ancien ennemi “un homme très calme, sincère qui [l’a] reçu avec une très grande ouverture d’esprit”. “Notre pays avance et nous avons besoin d’être unis pour travailler ensemble, pour arriver à la place que nous méritons. Nous Tchadiens, nous sommes un peuple exceptionnel qui doit être plus intelligent”.

Il a enfin exhorté ses compatriotes à combattre farouchement la méchanceté et la calomnie, et appelé ceux qui sont encore à l’étranger à retourner au pays.

Le 13 avril 2006, M. Mahamat Nour Abdelkérim et ses troupes réunies au sein du Front uni pour le changement (FUC), ont lancé un sanglant raid sur la capitale tchadienne depuis l’Est du pays frontalier avec le Soudan, causant des dizaines de morts et de nombreux dégâts matériels.

A la faveur d’un accord de réconciliation, signé en novembre 2006 à Tripoli sous l’égide de l’ancien guide libyen, Mouammar Kadhafi, le chef rebelle a été fait ministre de la Défense dans le gouvernement tchadien.

La lune de miel durera à peine dix mois; le leader du FUC est contraint de nouveau à l’exil à la suite d’une nouvelle brouille avec le président Déby Itno. En octobre 2010, le Tchad et le Soudan, accusé de soutenir la rébellion et Mahamat Nour et beaucoup d’autres qui ont ébranlé le pouvoir de N’Djaména, signent un accord de paix qui met en place une force mixte de sécurisation le long de la frontière commune et réitérant leur engagement de ne plus soutenir ou abriter sur son territoire un groupe armé hostile à l’autre. Fin