N’DJAMENA, 7 mars (Xinhua) — Le secrétaire d’Etat à la Santé publique du Tchad, Mahamat Adji Ngoua, a lancé vendredi une campagne de vaccination nationale contre la poliomyélite.

La première campagne de l’année en cours a été lancée à partir de la ville de Massaguet, l’une des zones où les ménages sont réticents à la vaccination contre le poliovirus sauvage. Elle se poursuivra jusqu’à la fin de la semaine.

M. Adji Ngoua a exhorté tous les parents à faciliter la tâche aux agents vaccinateurs qui passeront de porte à porte mettre deux gouttes du vaccin dans la bouche de leurs enfants âgés de 0 à 5 ans. Il les a rassurés que le vaccin est sans danger.

“Les autorités civiles et traditionnelles doivent s’impliquer dans la sensibilisation pour garantir un succès à cette campagne de vaccination”, a déclaré M. Adji Ngoua.

Depuis 1997, le Tchad vaccine plusieurs fois par an pour éradiquer la poliomyélite, mais n’y parvient toujours; le virus continue de circuler dans le pays et de paralyser des enfants. L’une des causes de la persistance du poliovirus au Tchad reste la faible implication des communautés à tous les niveaux: autorités administratives, traditionnelles et religieuses, leaders d’opinions, responsables politiques, associations, etc.

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Tchad,Jean-Marie Viany Yaméogo, a réitéré l’engagement de son organisation à soutenir les efforts du gouvernement tchadien dans la lutte contre la poliomyélite.

“En multipliant les actions, le Tchad pourra bien passer du statut de pays à transmission au statut de pays ayant arrêté la circulation du poliovirus sauvage”, a-t-il indiqué.

Avec 114 cas de polio dénombrés en 2011 (soit un cas sur trois dans le monde), 5 en 2012, le Tchad n’a à ce jour enregistré aucun cas de polio au cours de l’année en cours. Les deux derniers cas avaient été notifiés en 2012, dans la région du Lac Tchad, frontalière avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun. C’est dans cette région où la maladie a resurgi au Tchad en 2003, après être disparue du pays trois ans plutôt.

En 2012, les quatre pays riverains du Lac Tchad ont adopté, à N’Djaména, une stratégie commune pour interrompre la circulation du poliovirus sauvage sur leurs territoires : vaccination de routine aux différents points de passage entre les pays frontaliers et aux populations cibles habitant les zones transfrontalières, planification des activités de renforcement de la surveillance épidémiologique, mobilisation sociale et plaidoyer, échanges et partage d’informations entre les districts sanitaires frontaliers.