En séjour au Tchad, la jeune réfugiée syrienne Muzoon Almellehan (19 ans) s’est rendue le dimanche 23 avril 2017 dans le camp des retournés Tchadiens de la RCA à Gaoui. L’objectif était de s’imprégner des conditions de vie de ces retournés et partager avec eux son expérience.

Muzoon Almellehan est une réfugiée syrienne engagée pour l’éducation en situation d’urgence. Sa visite au camp des retournés Tchadiens de la Centrafrique lui a permis de toucher du doigt les conditions de vie de ces Tchadiens qui depuis près de deux ans sont abandonnés à leur triste sort. Le camp abrite en effet, près de 5 000 personnes issues de 1 400 familles.

Pour Muzoon, il y’a beaucoup d’enfants qui ne vont pas à l’école. Le changement n’est pas facile, mais elle promet de parler des conditions de vie de ces retournés tchadiens à l’échelle internationale pour que les ONG qui œuvrent dans l’humanitaire puissent en être informés et agir. « Il y’a beaucoup d’organisations dont l’Unicef qui ont réussi a développé l’éducation au Tchad », a-t-elle souligné.

À Gaoui, Muzoon s’est entretenue avec deux élèves tchadiens retournés de la RCA, Ali Moussa et Houra Oumar. Il s’agit de deux jeunes qui ont à cœur de poursuivre leurs études, mais limités faute de moyens. La jeune réfugiée syrienne après avoir reconnu être passée par la même situation a prodigué quelques conseils aux deux élèves. Pour elle, l’éducation doit être la priorité de ces jeunes. « La guerre peut vous enlever vos amis, votre famille, votre vie, votre maison. Elle peut vous priver de votre dignité, de votre identité, de votre fierté et de votre espoir. Mais la guerre ne peut jamais vous retirer votre savoir », a déclaré Muzoon à l’Unicef.

Selon l’Unicef, lorsque Muzoon a été obligé de fuir la violence et les atrocités en Syrie il y a quatre ans, ses livres scolaires étaient les seuls objets qu’elle avait emmenés avec elle. Elle a passé près de trois ans en Jordanie, y compris 18 mois dans le camp de réfugiés de Za’atari, où elle s’est engagée personnellement pour que les filles aillent à l’école. Elle passait alors de tente en tente afin de convaincre les parents d’inscrire leurs enfants. Elle est maintenant installée au Royaume-Uni.