Ce 3 mai est célébrée la johurnée mondiale de la liberté de la presse. Au Tchad, peut-on dire qu’il existe la liberté de la presse ?

Ils avaient programmé boycotter ce 3 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse. Les journalistes de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (Atpe) voulaient saisir cette 29eme édition de la journée de la liberté de la presse pour se faire entendre par les autorités. Mais finalement, nos confrères ont avorté leur initiative à la dernière minute suite à l’amorce des pourparlers avec les autorités de transition. Ces derniers réclamaient depuis dix mois des meilleures conditions de travail.  

Ils ne sont pas les seuls à avoir tapé sur la table ce dernier mois. En mars, l’Union des journaliste du Tchad (UJT) a appelé à une journée sans la presse. Elle reprochait officieusement au pouvoir de N’Djamena de vouloir faire la rétention de l’information des pourparlers entre les politico-militaires et les autorités de transition tchadienne à Doha. Pour contester la non présence des journalistes tchadiens des médias privés au Qatar, l’UJT avait appelé à une journée sans presse.

Ce n’est pas pour la première fois que les médias privés haussent le ton contre le pouvoir. Le plus souvent, c’est pour dénoncer les arrestations en exercice de leur profession, les violences… Comme Ce fut le cas du journaliste de la radio Dja fm, Boulga David. En 2018,  ce dernier a été arrêté par un agent de l’ANS (Agence nationale de sécurité). Il a été mis de force à l’arrière d’une voiture. Une plainte a été déposé à la justice. Trois ans plus tard, le journaliste affirme que l’affaire a été classée sans suite en 2020.

Aujourd’hui, Boulga David estime que la liberté de la presse n’est pas réelle, elle existe que de nom au Tchad. « Pour qu’elle le soit, il faut que les autorités s’ouvrent à la presse », déclare-t-il.

Des propos que balaye d’un revers de main, le président de la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama), Dieudonné Djonabaye. « La presse tchadienne jouit d’une liberté totale et intégrale dans l’espace tchadien ». «  aucun journal n’est censuré, aucun organe de presse n’est menacé, aucun journaliste n’a été arrêté et condamné par la justice. Par conséquent, la liberté de la presse au Tchad, elle est une réalité », a retoqué le numéro 1 de l’autorité de régulation des médias.  

La Hama, indexée comme trop répressive dans sa mission par des journalistes, le patron de l’institution répond en ces termes : « je ne demande pas qu’on dresse une couronne de fleurs à la Hama, j’exige qu’on me produise des preuves de ces sanctions… qu’on me dise combien des journaux, des radios, des télevions, des médias en ligne ont été fermés ? ».

Pour le président Dieudonné Djonabaye, il n’y a pas de restriction de l’information au Tchad.  Pour lui, il faut que les journalistes se battent pour leur indépendance économique dans les médias.    

Cette 29eme édition de la journée de la liberté  est placée sous le thème : « journalisme sous l’emprise du numérique ». Le Tchad occupe le 104 rang mondiale sur 180 en matière de la liberté de la presse selon Reporters sans frontière. Le Tchad était classé l’année précédente précédemment 123eme.