En grève depuis mai 2018, les syndicats tchadiens membres de la plateforme syndicale revendicative se divisent de jour en jour. Composée de l’Union des syndicats du Tchad (UST), de la Confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST), du Syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur (SYNECS) et du Syndicat des médecins du Tchad (SYAMET), la plateforme enregistre des dissidences des membres qui la composent.    

C’est plus qu’une crise que traversent les syndicats en grève au Tchad : la division. Même à l’interne, le torchon brûle. C’est le Syndicat national des Enseignants-Chercheurs du supérieur (SYNECS) qui a donné le ton avec la division de son bureau exécutif avec un bureau exécutif reconnu et un autre bureau exécutif dissident. La cause, les membres du bureau exécutif reconnu se sont engagés sans l’avis de la base. Le Syndicat des Enseignants du Tchad quant à lui se retrouve divisé aussi sur la question de la participation à l’organisation des examens de fin d’année. Sur cette question, le SET national a levé la grève alors que ses sections maintiennent le mot d’ordre de grève.

Face à ce méli-mélo de ces deux puissants syndicats, c’est la plateforme qui en paye les frais.

Crise de confiance à la base 

Cette situation a découragé plus d’un gréviste. Cela se remarque dernièrement par le faible taux de participants aux assemblées générales évaluatives de la grève convoquées par la plateforme syndicale à la Bourse du travail. Même les dissidents ne prennent pas part aux activités de la plateforme. Ce comportement fragilise vraiment la plateforme qui est censée se solidariser. Pour plusieurs grévistes, la bataille est perdue d’avance car leurs leaders ne parlent plus le même langage. L’unique occasion qui restait pour la plateforme de faire pression sur le gouvernement était l’organisation des examens de fin d’année. Mais là, le gouvernement a déjà pris toutes les dispositions pour les organiser sans les enseignants. Cette décision du gouvernement embarrasse les enseignants alors que la plateforme syndicale a demandé fin mai au gouvernement de repousser les dates des différents examens.  A ce jour, certains enseignants se disent prêts à surveiller les examens pour toucher les primes d’examen car le salaire intégral dans l’immédiat n’est qu’un rêve.

La plateforme reste ainsi morcelée et dans ces conditions la grève ne peut être qu’un échec. En attendant le mois de septembre pour relancer la lutte syndicale, les membres de la plateforme syndicale revendicative doivent s’unifier pour donner plus de crédit à leur organisation.