La ville de Mao, Chef-lieu de la région de Kanem, enregistre en moyenne 05 cas de malnutrition par jour. Malgré les efforts de l’Unité Nutritionnelle Thérapeutique (UNT) de Mao pour voler au secours des enfants malnutris, des cas de décès ne sont pas rares.

Ce matin nous avons effectué une visite au Centre Nutritionnel Thérapeutique de Mao, un enfant vient de rendre l’âme de suite de malnutrition. Selon les responsables de l’Unité, il s’agit du huitième cas de décès ainsi enregistré en ce mois de septembre où 72 consultations ont été répertoriées. Selon MADJIROM Sylvain, infirmier superviseur de l’UNT, le taux de mortalité pour la malnutrition aiguë sévère est en moyenne de 9,46%. Au mois de mars 2015, l’Unité Nutritionnelle Thérapeutique a enregistré un taux de mortalité de 12%.

Malgré la prise en charge gratuite des soins, les mentalités locales ne sont pas favorables aux traitements qu’offre le CNT.  Les cas de malnutrition allant jusqu’aux décès sont en partie dus à la réticence des parents de faire consulter leurs progénitures à temps. Ceux-ci préfèrent se fier aux traitements traditionnels ou aller chez les marabouts. Selon MENODJI Edith, infirmière, les cas de décès sont également dus au « retard de transfert au CNT.  Les enfants malnutris passe parfois plus d’un mois à la maison et ne sont transférés à l’Unité qu’en phase aigüe ».

Située dans la bande sahélienne avec tous les aléas climatiques y afférents, la région du Kanem n’est certes pas propice à l’agriculture. Toutefois, elle regorge de plus de 1 000 oasis non exploités.  En dépit des efforts de l’UNICEF, l’ACF (Action Contre la Faim) et des autres partenaires en vue de lutter contre la malnutrition, l’implication des autorités locales mais aussi du Gouvernement  en général est souhaitable. Surtout dans la sensibilisation contre les pratiques malsaines pour qu’aucun enfant ne meure plus de faim.