SOCIETE – La Ligue tchadienne des droits de l’homme et les avocats dénoncent la restriction des réseaux sociaux qui selon eux est « une violation de liberté d’expression et de communication du peuple tchadien ». C’est au cours d’un point de presse fait ce 04 août à la maison des médias du Tchad.

Depuis la restriction des réseaux sociaux le 22 Juillet dernier, les voix ne cessent de se lever pour dénoncer cette mesure. Les organisations des défenses des droits de l’homme n’en sont pas du reste. Tel est le cas de la Ltdh et des avocats qui ont fait une communication.

L’objectif de cette communication est d’interpeller le gouvernement et ses partenaires que sont les opérateurs économiques et l’Ansice (Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique) à rétablir les réseaux sociaux sur toute l’étendue du territoire.

Selon l’avocat au barreau du Tchad Me Nanadjingué Frederic, cette mesure est arbitraire et impopulaire. « Il est injuste de priver la majorité des tchadiens de la possibilité à s’exprimer et à communiquer librement grâce aux réseaux sociaux à cause de quelques individus susceptibles d’être identifiés ». Car, précise-t-il, il y a des textes qui réprimandent les auteurs des messages haineux et autres comportement qui peut nuire à la sécurité des tchadiens.
« C’est une violation de la liberté d’expression, de communication et d’information constitutionnellement consacrée. Ainsi que les droits élémentaires du consommateur tchadien, censé être à l’abri grâce à la loi n°005/PR/2015 portant protection du consommateur au Tchad » réitère t’il.

Pour le président de la Ltdh Maxwell Loalngar, cette mesure fait du Tchad, un Etat de non droit. « C’est une privation de l’épanouissement intellectuel du citoyen tchadien. A cet effet, nous demandons au gouvernement d’envisager des solutions pour que cette mesure soit levée », estime-t-il.

Ils prennent à témoin l’opinion nationale et internationale suite à cette situation et interpellent Airtel et Tigo, s’agissant de leur promptitude à appliquer les mesures de restriction.

La Ltdh et les avocats de rappeler le gouvernement à prendre ses responsabilités face à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux. « Nous interpelons le gouvernement à prendre ses responsabilités face à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux par l’entremise de l’ANSICE et de l’appareil judiciaire ; plutôt que de priver tous les citoyens quant à la jouissance de leur droit et liberté fondamentaux, en ce temps de la COVID 19 où communiquer entre les proches dispersés par les diverses mesures barrières est devenu une nécessité impérieuse ». Ont-ils conclut.

Nguena Oundoum Cynthia