La ligue Tchadienne des droits des femmes (LTDF) condamne la décision prise par le conseil islamique de Mangalmé instaurant une pratique pour contrer les mariages tardifs (Amchilini). Elle estime que « Le consentement du mariage doit être libre ».

Indignation. La ligue tchadienne des droits des femmes a exprimé dans une note ses sentiments de colère face à une décision prise par les autorités traditionnelles et religieuses de Mangalmé, région du Guera. Une décision prise pour contrecarrer les mariages tardifs.

Une nouvelle que la Ligue Tchadienne des droits des femmes juge pathétique. « Ceci est vide de tout sens, au regard de cette décision, la loi doit réprimer pour faire cesser ce désordre car elle prime sur la coutume et les décisions religieuses ». « Hier c’était le cas de Baro, aujourd’hui Mangalmé et demain ? Mais si le code de la famille s’impose enfin toutes les bêtises au nom de la religion cesseront », ajoute t-elle.

Selon les principes de cette pratique dite « Amchilini », la femme elle-même peut demander à un homme de son choix de l’épouser. S’il accepte, il paiera le 1/4 du dinar qui est l’équivalence de 35.000 Fcfa. S’il refuse il payera un forfait de 10.000F.

– Si une femme ciblée pour le mariage refuse, elle payera une amende de 15 000F;
-Celle qui refuse sciemment payera une amende de 25 000F;
-Une femme illicite en arabe tchadien (harmana) si elle se marie juste pour rendre licite afin de retourner à son premier mari payera 150.000F d’amende au dernier mari.
-Celle qui indispose son nouveau mari par des histoires du premier afin de le laisser sera amendée de 50.000F.

Dans cette pratique, la ligue estime que « la femme reste encore un instrument de manipulation dans certains lieux. « C’est purement un mariage forcé, ces textes ne peuvent pas entrer en vigueur car cela voudrait tout simplement dire qu’il défie les textes de loi, les chefs coutumiers et religieux ne doivent pas abuser de leurs autorités. Si on doit fixer des amendes aux personnes libres de ne pas se marier cela devient un mariage forcé, ce que nous condamnons. Le consentement du mariage doit être libre ».