SOCIAL – Les ministères et les grandes institutions étatiques verront leurs subventions augmentées. C’est ce qui ressort du projet de loi de finances 2020 qui a été approuvé lors du conseil des ministres du lundi 9 décembre. Cette hausse améliorera-t-elle la qualité de service ?

La nouvelle est bonne certes mais souvent la réalité sur le terrain en est tout autre.  Le projet de loi de finances 2020, comme de coutume, prévoit un investissement massif dans les secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, etc. Pour 2020, le gouvernement prévoit de consacrer au minimum 34% aux secteurs sociaux.

« Il faut noter quela loi des Finances consacre au moins 34% de toutes les dépenses primaires aux secteurs sociaux à savoir : l’éducation nationale, la santé, l’action sociale, l’élevage, l’agriculture, l’environnement et la formation professionnelle, conformément au programme qui lie le Tchad au Fonds monétaire international. Dans le même sillage, tous les grands hôpitaux de N’Djamena et ceux des provinces verront leurs allocations augmentées », a mentionné le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement dans le compte-rendu du conseil extraordinaire du 9 décembre.

Bonne nouvelle pour les Tchadiens ?

Peut-être. Mais le pessimisme se fait sentir. La cause : depuis plusieurs années, les subventions des ministères et autres institutions étatiques vont grandissantes mais les populations se plaignent toujours des réalisations, voire même de la qualité de service. Alors que pour le gouvernement, cette hausse intervient pour « améliorer la qualité des services et des prestations au profit des populations. »

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Le secteur le plus décrié est celui de la santé. Dans la capitale et les provinces, les hôpitaux se font de la publicité gratuite par rapport à leurs mauvaises qualités de service et aussi de prestation. Pas seulement cela, le corps médical est souvent accusé d’être la cause du désordre dans les hôpitaux. Et sur ce, même le Président de la République l’a reconnu.

Au mois d’août 2019, lors d’une visite inopinée à l’hôpital général de référence nationale, Idriss Déby Itno a déploré la négligence et le peu de sérieux qu’il y a dans les structures de santé publique. Cette situation a occasionné le limogeage du ministre de la Santé publique.

Améliorera-t-elle la qualité des services ?

Comme le président, plusieurs Tchadiens vivent la même chose au quotidien. C’est ce que Memlelem Marie-Ange*, infirmière diplômé d’Etat au HGRN, nous explique : « Je pense honnêtement que cette augmentation ne changera pas grand-chose dans le fonctionnement de l’Hôpital. Dans la vie des responsables, je crois que oui ». Avis partagé par Mariam, garde malade que nous avons rencontré à la médecine de l’hôpital général de référence nationale. « On ne fait qu’augmenter mais le constat est toujours le même. »

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Les propos qui ne sont pas totalement vrais, nous confie une source proche du ministère de la Santé. « Le ministère de la santé publique œuvre pour le bien de la population. Alors pourquoi dire que les hôpitaux n’en font pas autant. »

Mais à côté, les faits semblent être têtus. La loi de finances 2020 n’est qu’à sa phase de projet, alors attendons de voir le cours des choses après son adoption.