ÉCONOMIE – La direction générale des douanes et les opérateurs économiques ont tenu une réunion à huis clos pour échanger autour des innovations envisagées à propos de l’informatisation du système douanier tchadien.

Il s’agit d’un nouveau système qui mettrait en place une interconnexion avec la douane camerounaise. Selon des sources concordantes, le directeur informatique de la douane et son adjoint auraient procédé à la présentation du système qui, selon eux, est perfectible.

« Ce système permet l’interfaçage entre Camsis qui est le système utilisé au Cameroun et Sydonia qui est utilisé au Tchad. Cela permet en temps réel de partager les documents commerciaux qui sont, entre autres, les factures commerciales, l’assurance, la liste de colisage… et aussi, d’éviter le transbordement, c’est-à-dire les marchandises embarquées à destination du Tchad mais qui se retrouvent plutôt débarquées sur le territoire camerounais », nous explique une source.

Selon les différentes explications reçues, cette nouvelle donne constituerait une ancienne exigence de joindre les documents à toute opération douanière et qui serait juste un rappel aux opérateurs économiques.

Incompréhension entre la douane et les opérateurs économiques

Cette innovation au niveau de l’informatisation du système douanier, a fait couler tant d’encre du côté des opérateurs économiques. Notamment autour de son efficacité mais aussi de la réalité du Tchad avec ces systèmes informatiques ou encore de la fragilité de l’économie tchadienne.

Selon certains responsables des opérateurs économiques présents à la rencontre, le système Camsis intègre uniquement la nomenclature camerounaise et serait donc mise en place au profit de l’économie camerounaise. Ainsi, pour eux, cette interface entre les deux douanes devrait absolument intégrer des données filtrées sinon la base d’imposition au Cameroun et au Tchad n’est pas la même. Par contre, le directeur général adjoint des douanes, dont les propos sont rapportés par nos sources, estime que le Camsis “n’a pas été copié bêtement mais il a été confié à un filtrage d’informations garantissant les intérêts de l’Etat tchadien, cela tient compte de la valeur transactionnelle en vigueur au Tchad.” Toutes les positions tarifaires du Cameroun ne peuvent pas être transcrites dans le système tchadien telles quelles. Il y aura une adaptation de la méthodologie en fonction des quotités du Tchad, aurait renchéri le DGA.

Une source à la direction générale des douanes que nous avons contactée pour vérifier cette information, mais qui ne veut pas être citée, la confirme. Selon elle, c’est un nouveau système dont l’application pose un peu de problème parce que les opérateurs économiques ne comprennent pas son fonctionnement. Pour notre interlocuteur, rien n’a changé, les taxes n’ont pas augmenté. “C’est dans le cadre de l’informatisation des services des douanes. ce système permet d’ailleurs la traçabilité. Cette rencontre était donc l’occasion de leur expliquer les choses, de dialoguer mais aussi pour prendre en compte leurs doléances”, nous confie-t-elle.